Giuseppe Tucci face à son passé et au présent

par André Lacroix, le 23/12/2023

Dans son supplément hebdomadaire LéNA, le quotidien Le Soir des 2 et 3 décembre 2023 consacre plus d’une page entière à un article intitulé : « En s’intéressant à son art, Tucci était en quête de l’âme du Tibet ». (1) C’est une très intéressante interview croisée   réalisée pour La Reppublica par la journaliste italienne Lara Crinò   de Norbu Tenzing Norgay, fils aîné du sherpa Tenzing (décédé en 1986) qui avait aidé Edmund Hilllary à atteindre en 1953 le sommet du Chomolungma (l’Everest) et de son épouse, la conservatrice d’art étatsunienne Iwona Tenzing.Mais qui était vraiment ce Tucci, « en quête de l’âme du Tibet » ? C’est l’objet du présent article.

Les études tibétaines au niveau d’un devoir de lycéen bâclé : « L’Allemagne au-dessus de l’Himalaya » de Charlie Caron-Belloni (1)

par Albert Ettinger, le 18 septembre 2022

L’expédition dirigée par Ernst Schäfer qui a parcouru le Tibet en 1939 fut une entreprise SS au service des buts idéologiques, politiques et militaires fixés par le IIIe Reich. Elle ne pouvait donc être ni « purement scientifique », ni surtout « politiquement inoffensive ». C’est ce que j’ai affirmé et détaillé dans une série de cinq articles publiés en 2018 sur TibetDoc (2), et c’est ce que je répète, avec plus de contexte, dans mon dernier livre (3).

Croix gammée sur le Tibet  - (recension)

par André Lacroix, le 2 août 2022

Voilà un petit livre de 111 pages (1) qui risque de provoquer quelques remous dans les milieux de la tibétologie hexagonale, spécialement au sein de l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) dont quatre représentantes éminentes, à savoir Françoise Robin, Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille et Heather Stoddard, sont ici accusées ni plus ni moins de révisionnisme historique, voire de négationnisme.

Le « gouvernement tibétain en exil » a des amis fidèles au Japon – Qui sont-ils ?

Par Albert Ettinger, le 28 février 2021

« Les parlementaires japonais convoquent une assemblée générale sur le Tibet et réaffirment leur soutien aux Tibétains », tel est le titre d’un article émanant de la CTA (le « gouvernement tibétain en exil ») et publié sur le site France-Tibet le 20/02/21. (1) Déjà le titre est mensonger, mais l’histoire derrière cette amitié tibéto-japonaise est encore bien plus sordide et scandaleuse. Et France-Tibet se gardera bien de l’évoquer.

Les vingt « enfants » du dalaï-lama : une vieille histoire réactualisée

par André Lacroix, le 15 septembre 2020

Dans La Croix L’HEBDO des 8-9 août 2020, pp. 18-28, on a pu découvrir un dossier très fouillé intitulé « Le projet secret du dalaï-lama », sous la signature de Marianne Meunier. Elle-même en a présenté un excellent résumé oral de 22 minutes, dans un podcast disponible sur YouTube (*). C’est le récit d’une page d’histoire peu connue – dont les enseignements sont toujours actuels.

Un axe Dharamsala-Jérusalem 

par André Lacroix, le 6 avril 2020

Dans son livre bâclé Quand le Tibet s’éveillera (Éd. du Cerf, 2020) (1), Alexandre Adler décrit longuement les tares de la société tibétaine traditionnelle, dont la pire aura sans doute été son alliance effective avec l’Allemagne nazie. Cela n’empêche pas notre journaliste omniscient d’accorder un pardon magnanime à l’ « Océan de Sagesse ». Comment expliquer une telle absolution de la part d’un juif dont presque toute la famille a péri dans les camps nazis ?

Est-ce que le dalaï-lama a voulu abolir l’Ancien régime tibétain ?

Par Albert Ettinger, le 29 avril 2019

« Dans les années 1950 le dalaï-lama était bien décidé à moderniser le Tibet et à réformer radicalement son système féodal et théocratique. Mais les Chinois l’en ont empêché. »

Ainsi va la légende dalaïste. L’origine du mensonge, très populaire auprès de nos adulateurs du « Dieu vivant », remonte au dalaï-lama en personne et à ses nègres (ghostwriter) de la CIA.

Harrer, le nazi préféré du dalaï-lama et des tibétologues négationnistes

par Albert Ettinger, le 9 décembre 2018

Dans mon article sur les « tibétologues négationnistes », publié en cinq volets sur ce site à partir du 1er août 2018, j’ai traité en détail de l’expédition SS au Tibet et j’ai démontré que celles que j’ai appelées « la fine fleur de la tibétologie universitaire française (Françoise Robin, Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille et Heather Stoddard) » n’avaient pas hésité à faire « l’apologie des SS et du ‘Troisième Reich’ ».(1)

Par souci de cohérence et de rigueur, j’ai évité alors de parler plus en détail de cet autre nazi au Tibet que fut Heinrich Harrer, l’ami et « précepteur » du 14ème dalaï-lama. C’est pourtant aussi de Harrer qu’il s’agissait quand les coryphées de la tibétologie française osèrent accuser la Chine de relayer des « mythes néonazis », et c’est cette accusation d’un culot et d’une infamie à peine croyables qui m’a fait dire qu’elles avaient jeté par-dessus bord « leur dernier petit reste d’honnêteté intellectuelle » et avaient atteint « le comble de l’ignominie ».

Batailles tibétaines : le livre qui manquait en français

par André Lacroix, le 26 novembre 2018

Vient de paraître, aux éditions CIP (Presses intercontinentales de Chine- ISBN 978-7-5085-3399-5), la version française de Kampf um Tibet (éd. Zambon, 2015) (*). L’auteur de l’original n’est autre que le chercheur luxembourgeois Albert Ettinger dont les lecteurs du site ont déjà pu lire de nombreux articles. La traduction en français fait 462 pages, elle pèse 765 grammes et contient 1068 notes de bas de page.

Ainsi présenté, Batailles tibétaines pourrait apparaître comme un pavé indigeste ; mais il n’en est rien : chacun des 23 chapitres peut se lire comme une espèce de nouvelle, bien écrite et passionnante ; on peut aussi commencer par les nombreuses photos qui comportent toutes leur lot d’information démentant allégrement les images toutes faites qu’on se fait généralement du Tibet.

Retour sur la question des relations Tibet-Allemagne nazie (5ème et dernière partie : les cercles dirigeants tibétains complices des puissances de l’Axe)

par Albert Ettinger, le 25 août 2018

Les tibétologues Blondeau, Buffetrille, Robin et Stoddard ont-elles raison quand elles clament haut et fort qu’ « il n'y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les nazis » et quand elles affirment sans sourciller que « la connexion entre le Tibet et les nazis » n’est qu’un « mythe » ? (1)

Nous allons montrer dans cette cinquième partie…

- que les relations entre l’élite tibétaine et le Reich étaient réelles et fort amicales ;

- qu’elles pouvaient se fonder sur des sympathies politiques et des intérêts communs ;

- que pendant la Seconde guerre mondiale, les nazis projetaient d’attaquer les Britanniques en Inde du Nord à partir du Tibet et avec son aide ;

- enfin, que le Tibet garda une soi-disant « neutralité » qui servit en fait les impérialistes japonais, les principaux alliés d’Hitler, dans leur tentative de conquérir et d’asservir la Chine.

Retour sur la question des relations Tibet-Allemagne nazie (4ème partie : des sympathies fondées sur des liens de « race »)

par Albert Ettinger, le 25 août 2018

Dans ce quatrième volet de notre article, nous allons montrer :

- que les recherches raciologiques faisaient partie intégrante des activités de l’expédition Schäfer au Tibet et en constituaient un élément essentiel,

- que la prétendue opposition entre Schäfer, le « scientifique », et Bruno Beger, le représentant de la « pseudoscience » des races, a été inventée de toutes pièces et à des fins apologétiques par les tibétologues Robin, Blondeau, Buffetrille et Stoddard (1),

- que les raciologues nazis (tout comme Schäfer) croyaient avoir trouvé des éléments de la race aryenne auprès de l’aristocratie tibétaine,

- que les idées de ces raciologues étaient partagées par le proche ami du dalai-lama que fut Heinrich Harrer, et cela bien au-delà de la fin du Troisième Reich.

Retour sur la question des relations Tibet-Allemagne nazie (3e partie : Les tibétologues allemands au service du « Troisième Reich »)

par Albert Ettinger, le 14 août 2018

Depuis la déclaration publique des coryphées de la tibétologie française dans Libération en 2008 (1), alléguant que l’expédition allemande au Tibet fut purement « scientifique », le sujet a été creusé par des chercheurs indépendants et sérieux. (2) Leurs recherches confirment en détail ce qu’on pouvait déjà savoir en 2008 à condition de ne pas porter d’épaisses œillères idéologiques, à savoir : qu’Ernst Schäfer ne fut pas simplement un « brillant zoologue » et « chercheur allemand », mais un nazi invétéré qui fit carrière dans les SS dès 1933 en recherchant activement le soutien de Himmler, et que son expédition au Tibet fut bel et bien organisée, financée et mise en œuvre par les nazis.

Retour sur la question des relations Tibet-Allemagne nazie (2e partie : une argumentation minable) 

par Albert Ettinger, le 7 août 2018

En 2008, le quotidien Libération publia une « mise au point » signée Françoise Robin, Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille et Heather Stoddard. Pour défendre coûte que coûte l’ancien Tibet et leur idole, le dalaï-lama, ces tibétologues universitaires y nient toute relation entre l’Allemagne nazie et le Tibet. Au contraire, elles affirment avec insistance que « l'expédition Schäfer » fut purement « scientifique » et vont jusqu’à présenter le nazi invétéré que fut Schäfer comme un résistant dans l’âme. À l’instar de leur collègue allemande Isrun Engelhardt, peu leur importe qu’elles fassent en fin de compte l’apologie du « Troisième Reich ».

Retour sur la question des relations Tibet-Allemagne nazie (1ère partie : des tibétologues négationnistes)

par Albert Ettinger, le 1 aôut 2018

« Quoi qu'en dise Laurent Dispot, l'expédition Schäfer fut scientifique et celle de Harrer, une expédition d'alpinisme. Peut-être l'auteur s'inspire-t-il de mythes propagés depuis les années 90 par certains groupuscules néonazis, mythes que le gouvernement chinois aime à relayer (Beijng Review mars 1998, «Nazi authors Seven Years in Tibet») ? Le texte de Dispot, comme tous les autres textes de cette sorte, relève de la théorie du complot. »(1)

L'ancien Tibet : témoignage d'un explorateur bouriate du début du 20ème siècle

par Albert Ettinger, le 17 juin 2016

Ce que l'on entend dire du Tibet ancien :

« C’est un fait que dans l’ancienne société les Tibétains, au moins au début de ce (20ième) siècle, profitaient de la vie. Surtout l’aristocratie menait une vie de plaisirs et de divertissements qu’on pourrait définir comme une vie faite de ‘brocart de soie et de pique-niques’. (…) Le Tibet était Shangri-La, le paradis sur terre. » [1]

Un livre sur l’expédition SS au Tibet et les liaisons sulfureuses du dalaï-lama : « Opération Shambala » de Gilles van Grasdorff

par Albert Ettinger, le 19 mai 2016

Le Belge Gilles van Grasdorff est journaliste, (ancien ?) correspondant du principal quotidien luxembourgeois (catholique conservateur, très à droite) et un proche du dalaï-lama. Il y a vingt ans, il a commencé à publier des livres sur le Tibet, bien plus d’une douzaine à ce jour, dont des titres de propagande antichinoise comme, par exemple, « Terre des dieux, malheur des hommes : Sauver le Tibet », qui rassemble ses entretiens avec le dalaï-lama. Il s’est penché sur le sort du Panchen Lama, otage de Pékin, a raconté la vie de Jetsun Pema, la sœur cadette de Tenzin Gyatso, et s’est lié d’amitié avec le médecin personnel de celui-ci, une amitié qui a conduit à la biographie intitulée « Le Palais des arcs-en-ciel ». Il a écrit une biographie du 14ième « Océan de la Sagesse » qui, pour être non autorisée, n’en est pas moins un véritable panégyrique.

À propos de « l’envahisseur chinois »

par André Lacroix, le 29 avril 2016

L’histoire, certes, n’est pas une science exacte et Tzetan Todorov nous a appris à nous méfier des « abus de la mémoire ».  Il n’empêche que l’on peut difficilement parler d’envahisseur à propos de la Chine dont le Tibet fait partie depuis des siècles.

Tibet : « un pays occupé » ?

par Jean-Paul Desimpelaere, le 15 février 2012

Les termes « occupation » et « État souverain » sont des termes modernes. Ils sont entrés en usage quand les frontières acquirent petit à petit un statut international (aux 19ème et 20ème siècles). Si l’on retourne dans le passé, tout pays en a bien « occupé » un autre à son heure. De plus, les frontières sont des « frontières de rapports de force », comme en Afrique où les frontières n’ont pas été dessinées en respectant l’Histoire des pays africains, mais sont la conséquence d’accords coloniaux. La situation est similaire au Tibet.

Discorde politique entre le 13ème dalaï-lama et sa famille

par Jean-Paul Desimpelaere, le 11 janvier 2012

Thubten Gyatso, le 13ème dalaï-lama (1876 – 1933) était âgé d’à peine trois ans lorsqu’il fut reconnu comme la réincarnation du précédent dalaï-lama et qu’il fut placé sur le trône. Avec le 5ème dalaï, le 13ème dalaï-lama exerça une forte influence sur le développement politique du Tibet. La première moitié du 20ème siècle fut marquée par la peur du nouveau souffle républicain qui traversait la Chine et, à l’initiative du 13ème dalaï-lama, le Tibet se rangea frileusement derrière les Anglais. Pourtant ce n'était pas de l'avis de sa famille.

Le « Tibet Justice Center » réussit-il à prouver l’indépendance du Tibet ?

par Jean-Paul Desimpelaere, le 9 juin 2011

Le « Tibet Justice Center » basé aux États-Unis a publié en 1998 un rapport censé persuader le Congrès des États-Unis et divers parlements dans le monde que le Tibet avait toujours été indépendant jusqu’à l'arrivée de l’Armée Populaire de Libération chinoise, en 1951. Selon cette organisation américaine, c'est la Chine qui mit fin, à ce moment-là, à l'indépendance du Tibet. Voyons de quelle manière procède le « Tibet Justice Center » pour arriver à une conclusion aussi distordue par rapport à al réalité.