A l'école primaire, l'enseignement est dispensé en langue tibétaine, le chinois est enseigné comme seconde langue. En principe, la scolarité est obligatoire pendant neuf ans. Cependant, en pratique, certaines écoles sont difficiles d'accès et les enfants sont parfois enrôlés dans des tâches du quotidien (gardiens de troupeaux). Les cours généraux de l'école secondaire devraient être dispensés en tibétain, mais ce n'est pas toujours le cas, par manque de professeurs. Par contre, l'enseignement supérieur se fait toujours en chinois, sauf en ce qui concerne l'étude de la langue et de la culture tibétaine.

La région Autonome du Tibet (R.A.T.) a une superficie égale à 2,5 fois celle de la France. Toutefois à peine trois millions de personnes y habitent : il y fait trop froid, trop haut, trop sec. On y compte en moyenne deux personnes par km² (et quatre yacks), bien que la population soit en augmentation constante, surtout dans les grandes villes où Tibétains et Chinois se côtoient à raison d'environ deux tiers/un tiers. Dans les provinces limitrophes du Tibet (Qinghai, Gansu, Sichuan, Yunnan), les Tibétains se mélangent encore à bien d'autres ethnies : les Yi, les Hui, les Miao, les Rongba, les Mongols, etc.

Le secteur administratif se limite essentiellement à Lhassa. Dans la police, les banques, les agences commerciales, immobilières ou touristiques, la majorité des postes d'employé sont occupés par des Tibétains. Par contre, on trouve plus de Chinois Han dans les postes de responsabilité de ces bureaux. L'éducation, la santé et le social pourvoient de l'emploi tant aux Chinois qu'aux Tibétains. Par ailleurs, certaines régions étant très isolées, le e-commerce fait son entrée avec succès en R.A.T. De plus en plus de plate-formes en ligne sont créées et relient certains districts au monde extérieur.

Les soins de santé se sont nettement améliorés au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle et la loi de « l'enfant unique » (valable pour les Chinois han des grandes villes) n'a jamais été mise en application pour la R.A.T. Ces deux facteurs ont amené à une croissance rapide de la population tibétaine. De plus, en R.A.T., l’infrastructure médicale est gratuitement mise à disposition de la population. Les patients peuvent se tourner vers la médecine classique occidentale, ou les médecines traditionnelles tibétaine et chinoise.

Une croissance démographique rapide au Tibet remet en question un mode de vie ancestral. Nomades et semi-nomades sont orientés vers la sédentarisation pour lutter contre la désertification du Haut plateau (les troupeaux sont facteurs de sécheresse).Dans d'autres régions, ce sont des primes à la construction qui sont distribuées pour rénover ou construire des habitats moins vétustes. En ville, les quartiers anciens sont rénovés en conservant leur caractère traditionnel, aux côtés des quels on trouve parfois des constructions « modernistes ».

Sur le vaste plateau tibétain, la mobilité est souvent un souci. Pour améliorer la communication avec les provinces voisines et le bassin central, le gouvernement chinois prévoit de construire de nouvelles routes, des nouvelles voies de chemin de fer et d'ouvrir des nouvelles lignes aériennes. Lhassa est à la pointe avec un périphérique qui vient l'entourer et faire la liaison avec l'aéroport.