Le Bouddhisme, une philosophie non confessionnelle? Nouvelle blague belge!

par André Lacroix, paru aux éditions Vérone

En Belgique, six cultes sont offciellement reconnus et bénéficient de subventions. Il s’agit des cultes catholiques romains, orthodoxe, israélite, anglican, protestant évangélique et islamique. Qu'en est-il du bouddhisme?

 

 

Le 17 mars 2023, le gouvernement belge a adopté un avant-projet de loi visant à ajouter le bouddhisme à cette liste. Cette initiative est tout à fait bienvenue, car elle est motivée par un souci d’équité. Ce qui, en revanche, pose un problème, c’est que le gouvernement belge se soit laissé influencer par l’UBB (Union Bouddhique Belge) entendant faire reconnaître le bouddhisme comme «philosophie non confessionnelle ». Or le bouddhisme est une religion, caractérisée par les mêmes visées et les mêmes tares que les autres. Bien qu’édictant des principes philosophiques, il présente également des dogmes intrinsèquement religieux.

 

À quoi rime l’exceptionnalisme belge ?

Ce petit essai a pour ambition première d’éclairer les parlementaires belges avant leur vote. Il est aussi susceptible d’intéresser un vaste public auquel le dalaï-lama et ses adeptes tentent de faire croire que le bouddhisme, habilement débarrassé de ses oripeaux
religieux, est une pure sagesse dont chacun peut faire son miel

 

L'auteur de l'essai

André Lacroix est un professeur belge en retraite, cofondateur en 1981 du SEL (Syndicat de l’Enseignement Libre). Passionné par le Tibet, il rencontre en 2009 Tashi Tsering (1929-2014), un Tibétain hors du commun dont il traduit les mémoires sous le titre "Mon combat pour un Tibet moderne. Récit de vie, Tashi Tsering" éditions Golias, 2010. Il est aussi l’auteur de l’essai "Dharamsalades. Les masques tombent", éditions Amalthée, 2019 et de nombreux articles repris sur les sites www.tibetdoc.org et www.legrandsoir.info/. Son intérêt pour les enjeux géopolitiques l’amène à aborder d’un œil critique des questions controversées, comme le sort des Ouïghours ou la guerre en Ukraine.

 

Extrait de l'essai

Est-ce à dire que le bouddhisme serait immunisé contre la violence ? Ce serait oublier le sort réservé aux Tamouls par la majorité bouddhiste du Sri Lanka, le sort réservé aux Rohingyas musulmans par la majorité bouddhiste au Myanmar, et aussi le statut de citoyens de seconde zone réservé aux citoyens
bhoutanais de confession hindoue. Comme l’écrit le grand tibétologue Melvyn Goldstein, un aperçu historique révèle que les organisations bouddhistes au cours des siècles n’ont pas été exemptes des violences caractéristiques des autres religions. Citons aussi Bernard Faure, professeur à l’université de Stanford, Californie : même ’il ne saurait être question de nier l’existence


au coeur du bouddhisme d’un idéal de paix et de tolérance, fondé sur de nombreux passages scripturaux, ceux-ci sont contrebalancés par d’autres sources selon lesquelles la violence et la guerre sont permises lorsque le Dharma bouddhique est menacé par des infdèles. Dans le Kalachakra-tantra par exemple, texte auquel se réfère souvent le dalaï-lama, les infdèles en question sont des musulmans qui menacent l’existence du royaume mythique de Shambhala.


À ceux qui rêvent d’une tradition bouddhique monologique et apaisée, il convient d’opposer, par souci de vérité, cette part d’ombre. On peut aussi mentionner ici les persécutions sanglantes exercées par des lamas contre des missionnaires chrétiens et leurs ouailles : une page d’histoire très peu connue chez nous, sinon occultée, qui n’a pas échappé au regard critique de l’historien luxembourgeois Albert Ettinger.

Quatrième de couverture

Au motif que le bouddhisme ne croit pas en un Dieu créateur, l’UBB (Union Bouddhique Belge) voudrait que le bouddhisme soit ofciellement reconnu comme « philosophie non confessionnelle ». Cette prétention ne se justife pas.
En effet, même s’il est aussi une sagesse, le bouddhisme est inséparable d’une dimension religieuse de salut universel et il n’échappe à aucune des tares affectant les autres religions (violences, dérapages sexuels, misogynie, emprise sur les consciences, mercantilisme, collusion avec le pouvoir, etc.).
Il est, par ailleurs, reconnu partout dans le monde (de la France à la Chine en passant par les Amériques), comme une religion : quelle mouche a piqué l’UBB ? Comment justifer cette tromperie sur la marchandise ?

CODE ISBN : 979-10-284-3039-9– FORMAT : 15 x 21 cm – 44 pages – PRIX DE VENTE PUBLIC : 10.50 €

Vérone éditions – 75, Boulevard Haussmann, 75008 Paris – Téléphone : 01 83 62 34 40 – www.editions-verone.com