Un rituel annuel bouddhiste au Tibet

par Élisabeth Martens, le 12 juin 2022

Qui peut encore prétendre que le bouddhisme est persécuté et moribond au Tibet?

Visite du Jokhang et balade au Barkhor

par Élisabeth Martens, le 12 août 2020

« D'un geste décidé, la princesse Wencheng lança son anneau de jade au centre du lac. En cette discrète dépression de la vallée du Yarlung, la pièce d'eau avait un aspect laiteux, dénotant d'une forte concentration de kaolin1. L'eau forma des ondes régulières jusqu'à la pointe des chaussons de la princesse. Admirant le déroulé des vaguelettes, Wencheng réajusta son miru, une précieuse étole en fourrure d'antilope que lui avait offert son époux royal, puis elle s'achemina à petits pas vers sa nouvelle demeure située au sommet du Marpo Ri, la "montagne pourpre"2.

Au monastère de Samyé

par Élisabeth Martens, le 25 juillet 2020

Le monastère de Samyé est le plus ancien monastère bouddhiste du Tibet. Il a été construit au 8ème siècle sous le règne du 38ème roi de la dynastie Yarlung, Trisong Detsen (742-797) qui fut aussi le deuxième « Chögyal », ou « roi défenseur du bouddhisme », ceci selon l'historiographie tibétaine qui jusqu'au 6ème siècle après JC est en grande partie mythique.

Vraies ou fausses (ré)incarnations ? – À propos du choix éminemment politique des « dieux vivants » lamaïques

par Albert Ettinger, le 21 mai 2020

 

Dans un article publié par La Libre Belgique le 17 mai 2020, Sabine Verhest nous fait part de ses graves soucis. (1) En ce qui concerne la probable disparition du 14e dalaï-lama à plus ou moins court terme, elle partage la crainte de Washington et de Dharamsala de voir bientôt le « régime communiste » chinois « avoir la mainmise sur les deux lignées ancestrales » du bouddhisme tibétain, celles du panchen-lama et du dalaï-lama. Car après le trépas de l’actuel porteur du titre (le dieu-roi déchu va avoir 85 ans), la Chine pourrait imposer une « réincarnation » de son choix et la « faire reconnaître par ‘son’ panchen-lama ».

Le Kailash, autour de la montagne sacrée (jour 2)

(carnets de voyage, Tibet occidental, 2019)

par Élisabeth Martens, le 15 mai 2020

Six heures du matin. On est réveillé par le tintamarre de nos voisins, un groupe de Japonais qui, comme nous, prévoient d'arriver au col de Drölma avant l'attaque du soleil. Pas moyen de se débarbouiller le visage ni de se laver les dents, l'eau est gelée à la fontaine. Après avoir avalé son bol de tsampa, Tsoepel nous houspille, il faut partir au plus vite, sans quoi le soleil nous rattrapera. Aujourd'hui, c'est l'étape clef, la plus difficile, l'épreuve à ne pas rater, bien qu'elle ne fasse que 18 km. Mais elle compte trois cols dont le plus élevé, celui de Drölma, à 5630 mètres.

Le Kailash, autour de la montagne sacrée ( jour 1)

(carnets de voyage, Tibet occidental 2019)

par Élisabeth Martens, le 5 mai 2020

Le nom tibétain du Kailash (6714m) est "Kang Rinpoché", le "Précieux joyau des neiges". La montagne sacrée avec ses quatre faces finement cisaillées et tournées aux quatre orients ressemble à un diamant que son dôme couvert de glaciers fait scintiller dès le lever du soleil.

 

L'initiation de Kalachakra

par Elisabeth Martens, le 15 avril 2018

Tout aussi étrange que le fait qu'il suffit de suivre l'initiation pour devenir guerrier du Bouddha et de prononcer les vœux pour obtenir un ticket direct pour le Nirvana, est que le Kalachakra est le seul enseignement tantrique à être accessible à tout le monde. Les autres enseignements tantriques exigent des connaissances préalables, ce qui d'emblée limite le nombre d’initiés. Pour le Kalachakra, qui est pourtant considéré comme un des plus haut degrés d'enseignement du bouddhisme tibétain, nul besoin de prérequis. N'importe qui, du moment qu'il a le sincère désir de délivrer tous les êtres de la souffrance par la connaissance des secrets de Kalachakra, peut s'y initier.

Le système de Kalachakra

par Elisabeth Martens, le 7 avril 2018

Historiquement, le tantra de Kalachakra apparaît à une époque où les guerres de religion enflamment le continent eurasiatique et où les maîtres tantriques indiens fuient les raids musulmans. Or le tantra de Kalachakra s'ouvre sur un appel à la guerre sainte, il appelle les bouddhistes à devenir des valeureux « guerriers de Bouddha ». Sur plusieurs pages, le texte présente un vaste arsenal de guerre (1).

L'histoire de Kalachakra

par Elisabeth Martens, le 1 avril 2018

Depuis 1950, le dalaï-lama multiplie les journées d'initiation au Kalachakra, support tantrique du chemin initiatique vers Shambala, royaume du « bonheur véritable », façon bouddhisme tibétain. Il alimente ainsi notre utopie tibétaine, et tout à la fois notre motivation politique de soutenir son combat pour un « Tibet libre ».

Retour sur Larung Gar : ce qu’on oublie de dire...

par Albert Ettinger, le 16 mai 2017

 

Au début de cette année, pendant que circulaient une fois de plus des pétitions émanant de certaines ONG « défenseurs des droits de l’homme » sur le sujet, le site de France-Tibet publia un article intitulé « Encore des centaines d’expulsions à Larung Gar, Tibet, malgré l’ampleur des critiques ». (1) Les « autorités chinoises » y sont accusées d’avoir « encore procédé, en toute illégalité, à l’expulsion de centaines de moines et moniales, entraînant malaises et larmes chez la population restante face à la rééducation patriotique forcée au Tibet. »

Des nonnes bouddhistes tibétaines luttent contre la discrimination et pour l’égalité des sexes

par Albert Ettinger, le 10 aôut 2016

Au Tibet et dans les autres régions de la Chine habitées par la minorité nationale tibétaine, la culture a été patriarcale pendant des siècles. Mais maintenant, dans l’ouest du Sichuan, plus d’une centaine de nonnes bouddhistes ont commencé à lutter contre les pratiques discriminatoires que les femmes tibétaines subissent à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur des monastères. Elles se heurtent aux autorités ecclésiastiques. Celles-ci rejettent l’égalité des sexes et le féminisme qu’elles considèrent comme des concepts « purement occidentaux ».

Visite du monastère de Samye, berceau du bouddhisme tibétain

par Albert Ettinger, le 13 juillet 2016

Dans le cadre du 5e Forum sur le développement du Tibet, nous avons eu l’occasion de visiter le fameux monastère de Samye (Samye Gompa, en tibétain ??????), un des hauts-lieux du bouddhisme Vajrayana. Il est situé à quelque 60 kilomètres au sud-est de Lhasa.

Une ville religieuse tibétaine bientôt démolie ?

par André Lacroix, le 4 juillet 2016

Une pétition lancée par « Change.org » est actuellement en circulation sur le net pour s’opposer au démantèlement partiel, par le gouvernement chinois, du « campus » de Larung Gar, présenté comme la plus grande université bouddhiste en fonctionnement dans le monde.  Larung Gar est situé dans le comté de Sertar au nord de la Préfecture tibétaine autonome de Garze, dans la Province du Sichuan, aux confins de la Province du Qinghai.

À l’occasion de la Journée missionnaire mondiale, quand l’Église préfère oublier ses martyrs

par Albert Ettinger, le 21 octobre 2014

Au Luxembourg, il y a quelques années (en 2008, si je ne me trompe), un haut responsable catholique lança un vibrant appel aux fidèles qu’il invita à manifester leur solidarité envers « les croyants opprimés du Tibet ». Détail, apparemment sans importance : ces croyants tibétains, moines ou laïcs, n’étaient nullement chrétiens, mais des adeptes du bouddhisme varajnaya, plus communément appelé lamaïsme.