« Mon combat pour un Tibet moderne »

Traduction de : « The struggle for modern Tibet, the autobiography of Tashi Tsering », GoldsteinM., Siebenschuh W., Tashi Tsering, éd. « An East Gate Book », 1997

traduit par André Lacroix, éd Golias, 2010

Tashi Tsering est une personnalité peu banale, dont la vie et les engagements méritent assurément d’être largement connus dans le monde francophone.

 

Né en 1929 dans un petit village à l’ouest de Lhassa, il semblait destiné à rester un petit paysan analphabète. Ayant eu la chance de pouvoir étudier aux États-Unis, il a décidé, contre l’avis de tous ses amis américains et tibétains exilés, de rentrer au pays pour se mettre au service de ses compatriotes, ce qui lui a valu, entre autres, de passer trois ans et demi dans des geôles communistes. Complètement réhabilité après l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, il commence à cinquante ans une nouvelle vie : rédacteur d’un dictionnaire trilingue tibétain-chinois-anglais et, surtout, fondateur d’une cinquantaine d’écoles primaires sur le Haut Plateau. Tashi Tsering est aujourd’hui âgé de 81 ans ; il est toujours actif et vit dans un modeste appartement au centre de Lhassa.

Ses mémoires constituent un témoignage de première main sur l’histoire réelle du Tibet, loin des clichés largement répandus en Occident selon lesquels il ne peut y avoir que des bons (les Tibétains exilés) et des méchants (les Chinois).

Ce sont, à n’en pas douter, ces préjugés qui ont retardé de plus d’un an la publication de mon manuscrit, qui était prêt dès juillet 2009. De grandes maisons d’édition m’ont fait savoir en août-septembre 2009 que cela « n’entrait pas dans leur ligne éditoriale » ( !), tandis qu’une autre (de réputation pourtant alternative), après avoir manifesté de l’enthousiasme pour le projet, m’a fait lanterner pendant des mois, avant de me signifier son refus pour des raisons de « prise de risque politique » et par peur de « prendre part à un débat qui s’annonçait pour le moins passionné. »

Décision renversante, à propos d’un écrit qui n’a rien de polémique. C’est un récit de vie, et pas autre chose. Un récit dont chaque détail a été minutieusement vérifié par le grand spécialiste du Tibet qu’est l’anthropologue américain Melvyn Goldstein. Un récit qui se lit comme un roman grâce au découpage quasi cinématographique que lui a donné William Siebenschuh, un philologue américain, spécialiste des biographies.

Heureusement, j’ai pu finalement compter sur l’ouverture d’esprit de Christian Terras, Directeur des Éditions Golias à Villeurbanne, qui, à peine sollicité, a immédiatement marqué son accord pour que ce livre fasse partie de son catalogue. Je ne peux que vous encourager à acheter ou commander cet ouvrage auprès de votre libraire [*].

De gauche à droite : le traducteur, André Lacroix, Thérèse sa femme, photograhe et correctrice, Jean-Paul Desimpelaere, auteur de
De gauche à droite : le traducteur, André Lacroix, Thérèse sa femme, photograhe et correctrice, Jean-Paul Desimpelaere, auteur de "Kroniek van het Dak van de Wereld », Elisabeth Martens, auteure de "L’histoire du bouddhisme tibétain, la compassion des puissants", et enfin, Tashi Tsering. A Lhassa, en août 2009.