Le 14ème dalaï-lama a des visées sur les bouddhistes de la Corée du Sud

par Jean-Paul Desimpelaere, le 29 janvier 2011

Les bouddhistes sont très nombreux en Corée du Sud. Ils sont connus pour leurs actions politiques virulentes. Par exemple, récemment ils ont réussi à rassembler 30.000 personnes lors d’un meeting pour protester contre de nouvelles législations en matière de religion. Cela éveille l'appétit du dalaï !

 


Hélas pour lui, depuis 1995, les bouddhistes coréens entretiennent de bonnes relations avec les bouddhistes chinois. Cela rend la visite du 14ème dalaï-lama en Corée difficile. Son visa a été refusé à trois reprises (en 2000, 2001 et 2007. The Korea Times, 11/02/2007) de peur que la visite du prix Nobel de la paix ne provoque des tensions entre Séoul et Pékin.


Cependant, le dalaï-lama lama s'entête : au début du mois d’août 2008, lors d'une session de formation qu'il présidait à Dharamsala, on pouvait compter 2000 Tibétains et 1400 touristes auxquels se sont ajoutés 300 Coréens. La formation était diffusée à la radio en traduction simultanée en Anglais, Japonais, Chinois, et Coréen (voir : site web du dalaï-lama). Apparemment, son institution dispose de moyens financiers considérables ! C'est probablement la caisse la mieux fournie de tous les groupes d’opposition nationalistes qui redessinent leur « pays » depuis l’étranger.


Un autre indice qui laisse entrevoir la fermeté des intentions du dalaï-lama lama envers la Corée du Sud concerne ses exigences vis-à-vis du 17ème karmapa(1). Depuis 2000, le dalaï-lama lama a placé ce dernier sous sa coupe voyant un lui un régent(2) potentiel lors de son propre décès. « Ses connaissances linguistiques doivent le préparer pour des tournées internationales », disent les grands lamas tibétains séjournant en Inde (Time, 23/11/08) qui ont ajouté le coréen aux cours de langues auquel doit assister le karmapa.


Cette remarque témoigne aussi du fait que les dirigeants tibétains en exil pensent poursuivre leur croisade internationale contre la Chine et ne croient pas eux-mêmes à leurs « propositions modérées d’autonomie ».

 

Notes :
(1) Le karmapa est à la tête de l’école karma-kagyu du bouddhisme tibétain, de la même manière que le dalaï-lama lama est à la tête de l'école gelugpa.  Au 17ème siècle, ces deux écoles du bouddhisme tibétain étaient rivales. Actuellement, deux « 17ème karmapas » circulent en Inde, celui qui a fui le Tibet et se trouve sous la tutelle du 14ème dalaï-lama depuis 2000, l'autre est une réincarnation trouvée en Inde par d’autres lamas du bouddhisme tibétain.


(2) Le régent est un remplaçant momentané du dalaï lama, en attendant de trouver la réincarnation du dalaï lama défunt.