Succession du dalaï-lama
par Jean-Paul Desimpelaere, le 13 mai 2011
Les "paris" sont ouverts quant à la succession du 14ème dalaï-lama... mais à en croire les lamas de part et d’autre de la frontière, il y aura sans doute un "dalaï" au Tibet même et un "dalaï" hors frontières chinoises. Affaire à suivre donc...
Selon la Chine, la succession du dalaï-lama ne peut qu'être religieuse et non politique. En ce qui concerne la manière de trouver un 15ème dalaï, la position des autorités de la R.A.T. et du clergé bouddhiste en R.A.T. est claire : « Les règles concernant la recherche d'une réincarnation d’un membre important du clergé bouddhiste ont été posées dans l'Histoire, elles ne peuvent être changées suivant la volonté d’une seule personne qui, de plus, le fait pour des motifs politiques », dit Shinza-Tenzin Choeta, en réponse au 14ème dalaï-lama qui a déclaré que son successeur sera « à trouver en pays libre ». Shinza-Tenzin Choeta est lui-même une réincarnation.
En 1955, il a été nommé abbé du monastère de Shinza dans la préfecture de Lhoka jouxtant le Bhoutan, au sud du Tibet. Il est maintenant vice-président du parlement régional de Tibet (1).
Quant au 14ème dalaï-lama, il a déjà fait part de nombreuses versions possibles concernant son successeur. On l'a entendu dire :
-j’indiquerai moi-même une réincarnation adulte
-après ma mort, le système de recherche d'une réincarnation peut s’arrêter
-un référendum devra indiquer si, après ma mort, le peuple tibétain veut encore poursuivre avec la recherche d'une réincarnation
-une réincarnation sous tutelle chinoise en serait une fausse
-la réincarnation suivante pourrait bien être une homme aux cheveux blonds ou même une femme
-peut-être faudrait-il organiser un conclave, comme dans l’église catholique quand il faut choisir un nouveau pape
Ce à quoi Shinza-Tenzin Choeta ne rétorque qu'une seule chose : « le dalaï-lama a transgressé la foi bouddhiste en parlant de lui-même après sa mort. Les membres éminents du clergé bouddhiste ne se permettent pas cela. »
Note :
(1) China Tibet Online, 9/3/2010