Tibet, une histoire méconnue

interview d'Albert Ettinger par Nouvelles d'Europe, le 19 janvier 2022

« Nouvelles d'Europe », un média destiné aux Chinois résidant en France (et en Europe), vient de publier la traduction chinoise d'une interview d'Albert Ettinger, philologue et historien luxembourgeois, auteur de deux livres sur l’histoire du Tibet : « Tibet libre? État, société et idéologie dans le lamaisme réel » et « Batailles tibétaines, Histoire, Contexte et perspectives d'un conflit international » édités par « Chine Intercontinental Press ».

   

 

Voici l'interview d'Albert Ettinger dans sa version originale française:

1. Veuillez nous présenter vos deux œuvres « Tibet libre? État, société et idéologie dans le lamaisme réel » et « Batailles tibétaines, Histoire, Contexte et perspectives d'un conflit international ».

Ces deux livres qui portent sur la question tibétaine et l’histoire du Tibet ont été d’abord édités à Francfort par une petite maison d’édition germano-italienne. Ils ont par la suite été traduits en anglais, en français et en chinois pour être édités par China Intercontinental Press. Les titres français respectifs sont Tibet, paradis perdu ? Régime politique, société et idéologie sous le règne des lamas (on a choisi de ne pas retenir la traduction littérale du titre allemand) et Batailles tibétaines, Histoire, Contexte et perspectives d'un conflit international.

Il s’agit de deux œuvres complémentaires qui, initialement, étaient censées former un seul volume.

Les 31 chapitres du premier livre, Tibet, paradis perdu ?, s’intéressent à l’ancien Tibet et à la vie des Tibétains sous le régime théocratique féodal d’avant 1951. Il y est question de la vie misérable des serfs et des castes d’intouchables ; du luxe, de la corruption et de la débauche de l’aristocratie et du haut clergé ; de la cruauté d’une « justice » fondée sur la division des Tibétains en neuf castes ; de la terreur dans laquelle vivaient les gens ordinaires ; du lamaïsme, c’est-à-dire du bouddhisme tantrique tibétain qui a servi à légitimer et à cimenter le système de domination et d’exploitation du Tibet traditionnel ; du manque d’hygiène, des maladies vénériennes et des épidémies récurrentes qui ont fait que l’espérance de vie moyenne ne dépassait guère 30 ans ; de l’évolution démographique négative ; du statut inférieur de la femme et de la misogynie des lamas ; de l’analphabétisme, de la superstition et de l’ignorance qui affectaient jusqu’aux membres des classes dirigeantes, etc.

Un chapitre passe en revue le grand nombre de conflits armés, de meurtres politiques et de guerres civiles qui ont marqué l’histoire millénaire du Tibet, d’un Tibet pourtant réputé en Occident comme ayant été le « pays le plus pacifique de la planète ».

Ce que je montre en fin de compte, c’est que ce que la société féodale de l’ancien Tibet telle qu’elle est décrite par les historiens chinois est beaucoup plus proche de la réalité historique que ce qui nous est servi par la plupart des « tibétologues » occidentaux et, à plus forte raison, par les affabulateurs d’un « paradis sur terre » himalayen.

Le deuxième volume, Batailles tibétaines, traite la « question tibétaine » en s’intéressant particulièrement 1) à l’histoire politique de la région sous les différentes dynasties chinoises depuis la dynastie des Yuan ; 2) à l’intervention des puissances coloniales, en premier lieu de l’empire britannique des Indes ; 3) à l’histoire des 40 ans d’« indépendance de fait » du Tibet central sous le 13e dalaï-lama et sous les deux régents qui lui ont succédé ; 4) au rétablissement de la souveraineté chinoise par le gouvernement de la République populaire dans le cadre de l’Accord en 17 points ; 5) aux agissements des impérialistes américains et des terroristes formés par leurs soins ; 6) au développement positif du Tibet depuis la libération.

Plusieurs chapitres (sur un total de 33) sont consacrés à des sujets qui intéressent tout particulièrement le lecteur occidental comme les prétendus « génocide » et « ethnocide » des Tibétains, les « droits humains » au Tibet, les revendications du « gouvernement en exil », ou encore les relations amicales entre le dalaï-lama et d’anciens (?) nazis comme Heinrich Harrer et le criminel de guerre Bruno Beger.

Pour traiter ces sujets, dans les deux livres, je me suis référé principalement non pas à des sources chinoises ou communistes, mais à des auteurs étrangers souvent hostiles à la Chine ou à des Tibétains de l’exil, par exemple :

  • aux explorateurs et visiteurs de l’ancien Tibet comme la Française Alexandra David-Néel, le Bouriate russe G. T. Tsybikov, les Allemands Heinrich Harrer et Ernst Schäfer, le Japonais Kawaguchi Ekai, l’Américain William M. McGovern ;
  • aux historiens, chercheurs et spécialistes du Tibet comme les Américains Melvyn C. Goldstein, A. Tom Grunfeld, Barry Sautman ou Kenneth Conboy, le Britannique Patrick French, l’historien français du Tibet Laurent Deshayes, les Allemands Thomas Hoppe et Andreas Gruschke, les Françaises Françoise Robin, Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, le Tibétain Tsering Shakya ;
  • aux représentants de l’ancien régime tibétain comme le (14e) dalaï-lama, son frère aîné Thubten Jigme Norbu et son médecin personnel Tendzin Tcheudrak ;
  • aux spécialistes (et adeptes) du bouddhisme tibétain comme l’Australien John Powers, la Britannique June Campbell, le Français Fabrice Midal.

Je montre que même sur la base de ces sources souvent partisanes, il est possible de trouver la vérité, à condition bien-sûr d’utiliser son esprit critique.

 

 

2. Votre travail va à l'encontre des reportages ou opinions « mainstream », comment vos travaux ont-ils été reçus en Europe ? Avez-vous attiré des suspicions sur vos motivations d'écriture par les médias ? (Par exemple, monsieur Maxime Vivas, qui a écrit un livre sur Xinjiang, a été accusé de propagande pour le Parti communiste chinois.)

Il est évident que quiconque prend le contrepied des opinions « mainstream » sur des questions « sensibles » comme l’histoire et la politique de la Chine socialiste s’expose à l’anathème de la part des « chiens de garde » médiatiques et universitaires de l’empire américain. Si ceux-ci manquent d’arguments sérieux, ce qui est généralement le cas, ils peuvent toujours s’en remettre aux calomnies. C’est ce que certains ont fait à l’égard de Maxime Vivas en réaction à son livre sur le Xinjiang.

Une autre manière de réagir à des écrits et des prises de position qui dérangent est de les ignorer tout simplement. Des livres comme les miens, publiés d’abord par une petite maison d’édition allemande qui ne bénéficie que d’une faible audience, puis par un éditeur chinois qui ne dispose pas de l’accès normal au marché du livre français, peuvent facilement être passés sous silence et ignorés. En fait, aucune recension de mes livres n’a été publié dans un média « mainstream », que ce soit en Allemagne, en France, en Belgique ou dans mon propre pays, le Luxembourg. Cela en dépit d’un accueil très positif de la part des lecteurs et de quelques recensions favorables sur des sites internet comme celui des libres-penseurs de Weimar (Allemagne), celui d’un groupe de réflexion italien, le CeSEM (le premier livre a été publié en Italie), ou sur le site spécialisé en langue française tibetdoc.org. La vidéo d’une longue interview (en allemand) que j’ai pu donner à Berlin au site d’information alternatif KenFM a eu plus de trente mille vues et des centaines de commentaires globalement très positifs. (Elle n’est malheureusement plus disponible sur YouTube qui a banni toutes les vidéos de ce canal, mais on peut encore la trouver sous https://kenfm.quadplay.tv/search?search=Albert%20Ettinger&searchTarget=local)

Pour vos lecteurs qui s’y intéressent, voici les liens des recensions sur tibetdoc.org :

http://tibetdoc.org/index.php/histoire/periode-bouddhiste/483-tibet-paradis-perdu-ou-enfer-demasque

http://tibetdoc.org/index.php/histoire/20eme-siecle/466-batailles-tibetaines-le-livre-qui-manquait-en-francais

 

3. Dans d'autres entretiens, vous avez révélé que vous ne connaissiez pas le chinois ou le tibétain et que vous n'aviez pas voyagé au Tibet. Cela a-t-il également été remis en question ? Parlons de votre méthode de recherche sur l’histoire de Tibet.

En effet, je ne suis ni sinologue, ni « tibétologue » de formation. J’ai un doctorat en langue et littérature allemande et en langues et littératures romanes. En Chine, on m’a fait le compliment de me présenter comme un « expert du Tibet », ce qui est très flatteur. Moi-même, je me considère plutôt comme un expert de la littérature occidentale sur le Tibet et son histoire. Vu que c’est cette littérature occidentale qui a été le principal objet de mes recherches, le fait de ne savoir lire ni le chinois ni le tibétain n’a pas vraiment affecté mon travail.

Avant la parution de mes livres en Allemagne, je n’avais pas visité le Tibet. Depuis, je m’y suis rendu à plusieurs reprises. Mais encore une fois, je ne vois pas en quoi des voyages dans la région m’auraient servi à écrire mes livres, vu que tout ce qui m’y a intéressé a trait à l’histoire. Or, on ne peut évidemment plus visiter le Tibet des années 1950 ou 1959, ni, à plus forte raison, le Tibet du 19e ou du 18e siècle. Ce que l’on peut faire, en revanche, c’est de lire les témoignages de gens qui ont connu le Tibet en ces temps-là ou les récits qu’en font les historiens spécialisés. Je ne veux pas dire par là qu’un voyage au Tibet n’apporte rien. Pour moi personnellement, les visites du Tibet ont été une expérience gratifiante. J’y ai rencontré des gens sympathiques et chaleureux, d’une joie de vivre et d’une vivacité qui m’ont enchanté. Et puisque j’avais une idée précise de ce qu’avait été le Tibet d’avant la libération, j’ai été impressionné par ses énormes progrès et par sa capacité de combiner modernité et préservation de la culture traditionnelle.

J’ai commencé à travailler sur la question tibétaine en réaction à la campagne contre les jeux olympiques de 2008 et aux émeutes survenues simultanément au Tibet. Comme je lis couramment l’allemand, le français, l’anglais et l’italien, j’ai eu l’avantage de pouvoir consulter des ouvrages et des articles que les « tibétologues » français(es) semblent ne pas connaître ou qu’ils/elles ont lus tout au plus sous forme de traduction « épurée ».

Dans la première catégorie, il y a, par exemple, les travaux en langue anglaise d’universitaires comme Goldstein, Grunfeld ou Sautman, les travaux de sinologues et spécialistes du Tibet allemands comme Gruschke, Hoppe et Nentwig, ou encore des sources comme les livres du nazi Ernst Schäfer sur ses expéditions au Tibet dans les années 1930.

Le fameux livre de Harrer sur ses années passées « à la cour du dalaï-lama » (c’est ce que dit le sous-titre de l’édition originale) appartient à la deuxième catégorie. Dans l’édition française, on a sucré des passages entiers de l’original allemand parce qu’ils vont à l’encontre de l’image d’Épinal propagée par les médias aussi bien que par la tibétologie universitaire française. Il ne s’agit pas d’un cas unique. Ainsi, dans la traduction française du livre Tibet, Tibet de Patrick French, un Britannique qui a été à la tête de la Tibet Campaign antichinoise, une importante note de bas de page qui met en lumière l’incroyable cynisme des forces qui ont poussé de pauvres diables à s’auto-immoler par le feu a été supprimée.

Albert Ettinger, l'auteur des deux livres sur l'histoire du Tibet
Albert Ettinger, l'auteur des deux livres sur l'histoire du Tibet

 

 

4. Veuillez nous présenter des exemples des différentes positions des universitaires occidentaux sur la question du Tibet.

Votre question implique que les spécialistes occidentaux du Tibet ne forment pas un bloc monolithique, mais qu’ils défendent des positions assez différentes. C’est le cas, en effet.

Le chercheur le plus prestigieux qui est largement reconnu, du moins du bout des lèvres, comme une autorité en ce qui concerne l’histoire du Tibet au 20e siècle est le professeur Goldstein. Il est, entre autres, l’auteur d’une monumentale histoire du Tibet basée sur des documents écrits et des témoignages. Les trois volumes couvrent les années décisives de 1913 à 1951, de 1951 à 1955 et de 1955 à 1957. Sa thèse centrale concernant les événements des années 1950 (l’Accord en 17 points, le retour du Tibet sous l’autorité du gouvernement central, les premières mesures de modernisation) peut se retrouver dans cette citation :

« L’objectif à long terme de Mao était d’intégrer le Tibet de façon à obtenir coopération et amitié. Aujourd’hui, nous dirions qu’il voulait que les Tibétains deviennent de leur propre gré les citoyens loyaux et fidèles d’une nouvelle Chine multi-ethnique. »

On est loin des thèses farfelues d’un historien du Tibet comme le Français Laurent Deshayes qui ne voit que de sombres desseins derrière tout ce qu’a fait le gouvernement de la RPC au Tibet. Un bon exemple est la construction des premières routes carrossables du Tibet par L’APL, assistée par des travailleurs civils. Deshayes affirme que la Chine a construit ces routes uniquement pour « acheminer ses troupes ». Cependant, comme le montre Goldstein, le dalaï-lama lui-même les considérait (en 1954, dans son discours à la séance inaugurale de l’Assemblée populaire nationale) comme étant « le fondement de la construction d’un Tibet nouveau et prospère ».

Deshayes affirme encore que pour construire ces routes, la Chine aurait recouru « à la main d’œuvre tibétaine, le plus souvent sans rémunérer les ouvriers. » Ceux-ci auraient été obligés de travailler « dans des conditions similaires à celles des travaux forcés, la malnutrition, les mauvais traitements et les accidents faisant de véritables hécatombes. » Goldstein montre au contraire, documents à l’appui, que la route Sichuan-Lhassa fut construite à partir de Qamdo par environ 30 000 soldats de l’APL, assistés par 16 000 travailleurs et techniciens civils. « Presque tous les travailleurs étaient des Chinois [han]. » Les Tibétains de la région fournissaient surtout les bêtes de somme nécessaires, ce qui eut pour conséquence que « les élites qui possédaient les grands troupeaux de yaks gagnèrent d’énormes sommes d’argent. »

En ce qui concerne les travaux dans le secteur ouest, quelques 8 000 travailleurs tibétains, hommes et femmes, y furent employés jusqu’en 1954. Les autorités chinoises auraient eu le droit de recourir au travail forcé traditionnel qui existait au Tibet depuis des siècles sous forme de la corvée (ula), mais ils ne l’ont pas fait. Au contraire, elles payaient de bons salaires, jusqu’à 80 dayan (une monnaie en argent) par mois, et pour la grande majorité de ces Tibétains, ce fut la première fois de leur vie qu’ils se trouvaient en possession d’une telle somme d’argent.

Je dois dire qu’en général, les tibétologues français-es semblent plus enclins à défendre les thèses et le récit du dalaï-lama et de son « gouvernement en exil » que les chercheurs états-uniens les plus éminents. Peut-être parce que leurs recherches et leurs compétences sont centrées sur des sujets très spécifiques. C’est le cas, par exemple, pour les chercheuses Buffetrille et Blondeau qui semblent être venues à la tibétologie par le biais de leur fascination pour le monde religieux tibétain. La thèse de doctorat de Katia Buffetrille s’intitule « Montagnes sacrées, lacs et grottes : lieux de pèlerinage dans le monde tibétain ». La chercheuse précise qu’elle a pris « part à des pèlerinages » au Tibet en effectuant, par exemple, « trois circumambulations autour du Kawagebo (ou Kawakarpo) dans la préfecture autonome tibétaine de Dêqên, deux autour du Kailash et une autour du Tisbri dans le Tibet central. » Je doute que ce genre de recherches l’habilite à réclamer une compétence particulière quand il s’agit de se prononcer sur la politique de modernisation et de développement menée par la RPC dans sa région autonome tibétaine.

La même observation vaut pour sa consœur Anne-Marie Blondeau dont les domaines d’intérêts sont, lit-on, l’« Histoire religieuse du Tibet à partir de la religion prébouddhique », les « traditions des religions bouddhiste et bon po », les « rituels apotropaïques mdos dans les traditions bouddhiste et bon po » et les « mythes d’origine et récits cosmogoniques dans les tantra de l’école des Anciens ».

Ces dames, avec leur collègue Françoise Robin, figurent toujours parmi les premiers signataires de lettres ouvertes accusant la Chine de vouloir éradiquer la langue et la culture tibétaines. Toutes les trois ont défendu publiquement une position négationniste au sujet des relations que les anciennes élites tibétaines ont entretenues avec l’Allemagne nazie et des amitiés nazies du dalaï-lama – et ceci sans avoir étudié ces questions le moins du monde. C’est d’ailleurs le sujet de mon troisième livre sur l’histoire tibétaine qui va paraître prochainement en France.

 

5. Comment s'est formé le point de vue uniforme de l'Occident sur la question du Tibet ? Quels sont les réflexions à tirer de ce phénomène ?

En dépit des différences entre les tibétologues occidentaux dont je viens de parler, on peut en effet constater qu’il s’est formé un point de vue uniforme dans la perception qu’a le grand public de la question tibétaine. Des travaux comme ceux de Melwyn Goldstein ou de Barry Sautman n’ont pratiquement pas eu de retombées médiatiques, même au niveau des publications à prétention scientifique. Depuis de nombreuses décennies, les grands médias, avec la complicité d’universitaires réactionnaires, n’ont fait que diffuser et reproduire la propagande mensongère émanant de Washington et de Dharamsala. Cela a eu pour conséquence que des absurdités comme le chiffre d’1,2 million de Tibétains tués par « les Chinois » se retrouvent partout, en dépit des révélations de Patrick French et les études de Barry Sautman. Autre exemple : l’Encyclopédie Larousse en ligne affirme que l’« installation de nombreux colons chinois réduit les Tibétains à n'être plus qu'une minorité dans leur propre pays », alors qu’en 2010, lors du dernier recensement, 91 % de la population totale de la Région autonome du Tibet étaient d’ethnie tibétaine. Un volume de la collection « Que sais-je ? » cite les exemples de Xining au Qinghai et de Lanzhou au Gansu pour illustrer le « colonialisme chinois » au Tibet. Pourtant, Lanzhou faisait déjà partie du premier empire chinois au sixième siècle avant notre ère ; elle était d’ailleurs protégée par la Grande Muraille. Quant à Xining, elle a été un centre commercial le long de la Route de la soie pendant plus de 2000 ans et un bastion de la résistance des dynasties Han, Sui, Tang et Song contre les attaques des nomades de l'Ouest.

Actuellement, on peut observer le même phénomène de désinformation systématique par rapport au Xinjiang et au « génocide des Ouïghours ». Il y a peu, en 2019 et 2020, on a pu voir comment, jour après jour, la situation à Hong Kong, avec les émeutes provoquées et attisées par l’Occident, a été présentée de manière tendancieuse et mensongère par « nos » médias.

Malheureusement, on n’a que peu de moyens pour s’opposer au pouvoir idéologique, politique et médiatique combiné de l’OTAN, des milliardaires et des universitaires à leur solde. Quelques sites internet et quelques maisons d’édition progressistes ne font pas le poids. Au moins, on a de bonnes raisons d’espérer que l’ascension inéluctable de la Chine sur le plan international va finir par se traduire en un « soft power » chinois accru qui fera que, même dans notre partie du monde, la vérité ne pourra plus être occultée aussi facilement.

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