Sommet Mondial des Médias 2024 à Urumuqi
par Rigobert BASSADOU pour Togo-presse, le 18 octobre 2024
Le 6e Sommet mondial des médias a pris ses quartiers à Urumuqi, capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le Nord-Ouest de la Chine, du 12 au 17 octobre 2024. Ayant pour thème « L’Intelligence artificielle et la transformation des médias », l’édition 2024 du SMM a réuni plus de 500 participants de 106 pays et régions du monde, dont des représentants de 208 grands médias, d’agences gouvernementales et d’organisations internationales. L’événement est conjointement organisé par l’Agence de presse Xinhua et le gouvernement régional du Xinjiang qui est un carrefour des civilisations et des échanges depuis l’antiquité entre l’Asie et l’Europe.
Quel impact l’intelligence artificielle (IA) a-t-elle sur les médias ? Et quelles transformations connaissent ceux-ci du fait de cette innovation créative ? La préoccupation était au centre des échanges lors du 6e Sommet mondial des médias tenu, du 12 au 17 octobre 2024, en Chine, précisément à Urumqi, la capitale de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le Nord-Ouest. Ce meeting a réuni essentiellement des responsables des médias venus des cinq continents. Les participants ont été unanimes à souligner l’impératif, pour les établissements médiatiques, d’embrasser la révolution technologique et de profiter des avantages de l’IA, tout en respectant la déontologie du journalisme et la lutte contre les « fake news ».
Pour arriver à cette synthèse, les responsables des médias du monde ont tenu essentiellement deux sessions. La première session a porté sur 3 thèmes : « développement et mutation, utilisation de l’IA dans les médias » ; « rôle et responsabilité, éthiques journalistiques à l’âge du digital » ; « faits et vérités : la mission commune des médias à l’ère de la digitalisation ». Le 2e volet de la plénière a été axé sur les opportunités de coopération autour de l’initiative, la ceinture, la route, l’ouverture et la qualité de développement de la région hôte, le Xinjiang. Outre les panels, une exposition sur les multiples initiatives d’outils IA a donné une idée des progrès de la Chine dans ce domaine.
L’impact de l’IA sur les médias questionné
Pour les praticiens de l’IA, les médias sont les témoins privilégiés de l’évolution de cette technologie qui révolutionne la profession, note Chen Wenjun, secrétaire général du département de la communication du Comité central du Parti Communiste Chinois. Ajoutant que l’utilisation à bon escient de cette technologie est au cœur des débats, car insiste-t-il, tout en façonnant l’attractivité des médias et en améliorant leur productivité, l’IA doit être mise au service du bien, en l’occurrence de l’information vraie. « La technologie, c’est la première force de production de qualité pour les médias, qui doivent suivre l’évolution de l’IA, réaliser des transformations systématiques de ce fait », plaide M. Chen.
Le constat est donc fait que les médias doivent intégrer la transformation qu’induit l’IA, un outil formidable quant au traitement de l’information. Aussi les journalistes sont-ils invités à y adapter leur mode de travail, en raison de l’impact que cette technologie a sur l’industrie médiatique, tant sur les contenus, la collecte que le traitement et la diffusion de l’information. Toutefois, les dirigeants des médias ont mis en garde contre les risques et les défis importants posés par l’IA, tels que les fakes news, les bulles de filtres, les Deep fakes et le vol de la vie privée. En effet, les menaces et les risques qui découlent du recours excessif, arbitraire et irréfléchi aux contenus générés par les techniques de l’Intelligence artificielle ont été également relevés, durant les travaux du sommet.
Dynamique incontournable
Les participants au 6e SMM ont compris que cette dynamique de l’IA est inévitable. Notamment, pour mieux cerner les attentes des abonnés, améliorer l’interaction avec eux, faire de l’innovation créative pour améliorer l’esthétique de ses offres, pour rendre plus attractif son contenu, etc., il y a désormais l’IA à tous les niveaux d’intervention du journal. Une perspective que ne contredit pas le vice-président de l’agence de presse Xinhua, M. Yuang Bingzhong, qui a clôturé la cérémonie d’ouverture de ce 6e Sommet Mondial des Médias, non sans rappeler la symbolique de la ville d’Urumqi qui l’accueille, car au-delà de la communauté médiatique, dit-il, ce sommet se veut également un creuset de brassage interculturel.
L’IA, catalyseur du développement, selon Fu Hua
Dans son intervention à l’ouverture des travaux du sommet, le président de l’Agence de presse chinoise Xinhua, Fu Hua, a estimé que l’IA est un catalyseur important du développement technologique et industriel. Ainsi, les médias doivent tirer profit des techniques de l’Intelligence artificielle, en vue de produire des contenus médiatiques qui répondent aux besoins du progrès humain accéléré, a-t-il recommandé. Pour lui, l’intelligence artificielle offre aux journalistes, des larges opportunités pour renforcer leurs capacités, ainsi que leur compétitivité en matière de production médiatique. Le responsable chinois a souligné que l’intervention humaine conserve, cependant, son rôle central dans l’industrie médiatique, ajoutant que l’IA demeure un outil servant à faciliter les tâches humaines et améliorer le processus créatif.
Le sommet mondial des médias institué, en octobre 2009, à l’initiative des médias de grande réputation, se veut une plateforme d’échanges des expériences et des expertises professionnelles des médias de divers horizons. Depuis sa fondation, le Sommet mondial des médias gagne en intensité, en contribuant à l’évolution des médias, ne serait-ce qu’à travers l’échange de bonnes pratiques, indique le modérateur de la conférence, M. Yuang Bingzhong qui a fait valoir que le thème retenu, cette année, s’aligne sur les tendances actuelles dans les médias. D’où le sommet, cette année, s’est-il fixé comme objectif d’établir une forme de consensus sur l’utilisation efficiente de l’IA dans l’industrie des médias.
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