Ouïgours musulmans et Tibétains bouddhistes, qu'ont-ils en commun ?

par Elisabeth Martens, le 25 janvier 2025

Les deux mouvements indépendantistes qui mènent la vie dure à la Chine, celui des Ouïgours et celui des Tibétains, ont plus d'une chose en commun. Tout d'abord, il y a leur lutte pour démanteler le parti communiste chinois et se séparer de la Chine, puis il y a leur dépendance au mécénat états-unien. Et on peut encore parler de leur double visage.

 

 

Rebiya Kadeer et le dalaï-lama, de grands amis
Rebiya Kadeer et le dalaï-lama, de grands amis

 

Le double visage des exilés ouïgours et tibétains

Nos honorables organes médiatiques présentent le WUC comme une organisation pacifiste qui défend les droits de l'homme, la démocratie et la liberté d'expression. On voit Madame Kadeer sourire à côté de Bush, puis poser entre le dalaï-lama et Vaclav Havel. Une odeur de sainteté se dégage de ces portraits de famille. Or le WUC et ses ramifications – UAA, UHRP et Campaign for Uyghurs – ont partie liée avec l'extrême droite, que ce soit celle des « néo-cons états-uniens » ou celle de groupes fascistes turcs comme les Loups Gris. Voilà le WUC : on l'appelle chez nous une organisation « pacifiste ». Voilà pour qui se battent des Human Rights Watch, Amnesty International et autres défenseurs droit-de-l'hommistes. Voilà comment l'Europe défend la démocratie et la liberté d'expression.

Par ailleurs, nos organes médiatiques présentent l'ETIM et le TIP comme des organisations extrémistes qu'il faut critiquer haut et fort car elles sont alliées aux djihadistes. Bien sûr, on ne va pas laisser les djihadistes assassiner plus de Charlie-s qu'il n'en faut ! Mais pourquoi ces deux discours, alors qu'on sait que l'objectif du WUC et de l'ETIM (ou du TIP) est exactement le même : changer le régime de Pékin, éradiquer le PCC, établir un Turkestan oriental indépendant ?

Quand il existe deux discours divergents visant une même cible, c'est pour pouvoir facilement passer de l'un à l'autre au besoin et, de cette manière, brouiller les pistes. L'un est médiatisable parce que sa vitrine est pacifiste : celui du WUC, et on dresse la tête fièrement parce qu'on protège les droits de l'homme. L'autre, celui de l'ETIM ou du TIP, est à condamner puisqu'il prône la violence et la lutte armée.

Si le mouvement séparatiste ouïgour présente ce double visage - une face visible, une face cachée -, figurez-vous qu'il en est de même pour le mouvement d'indépendance du Tibet. Le visage pacifiste est celui bien connu, voire adulé, du dalaï-lama et de ses groupies de « Free Tibet ». L'autre est le méconnu mais très actif Tibetan Youth Congress (TYC) qui revendique l'indépendance totale et radicale du « Grand Tibet », c'est-à-dire le territoire de la région autonome du Tibet et des zones limitrophes habitées par des Tibétains, soit le quart de la Chine. Pour dégager ce territoire de la Chine, le TYC n'exclut pas les actes terroristes.

Or le TYC est la formation politique la plus importante au sein de la communauté des Tibétains en exil. Il compte aujourd'hui environ 30.000 personnes - soit un cinquième de la diaspora tibétaine estimée à 150.000 personnes - avec plus de 80 branches réparties dans le monde. Il a été fondé en 1970 à Dharamsala, en présence du dalaï-lama, par des personnalités appartenant à l’élite tibétaine et faisant partie de l’entourage immédiat du dalaï-lama.

On y trouve Lody Gyari, co-fondateur du TYC, co-président de l'ICT (International Campaign for Tibet) et représentant du dalaï-lama aux États-Unis, Namdong Rinpoche, lama influent du gouvernement en exil, et encore Jetsun Pema, la sœur du dalaï-lama. Le premier président du TYC, lui aussi issu de la noblesse tibétaine, ne fut autre que Tenzin Geyché Téthong, le secrétaire du bureau privé du dalaï-lama.

The opening session of the  17th General Body Meeting of the TYC
The opening session of the 17th General Body Meeting of the TYC

Plusieurs membres influents du TYC considèrent que la lutte armée fait partie des « moyens habiles » du bouddhisme, les « upayas » qu'il ne faut pas négliger pour atteindre le but fixé. Le dalaï-lama ne s'est jamais opposé aux discours violents prononcés par ses proches collaborateurs, entre autres Gaisang Puncog, un des dirigeants du TYC qui a déclaré : « Nous emploierons n'importe quel moyen pour servir notre cause, que ces moyens soient violents ou non-violents. » Quant au frère cadet du dalaï-lama, Tenzin Choegyal, il remarquait que « les actes terroristes peuvent avoir les meilleurs résultats, ceci à un coût minimum »1.

L'exemple d'un « excellent résultat à un coût minimum » a été donné le 14 mars 2008, lorsque des Tibétains, parmi lesquels on a vu des lamas qui organisaient des groupes de jeunes dans les rues et les encourageaient, ont sauvagement assassiné 22 Chinois han et Hui (Chinois musulmans) et en ont blessé quelque trois cents autres. Des personnes ont été brûlées vives, d’autres ont été battues à mort, déchiquetées au couteau ou lapidées. Les armes utilisées étaient des cocktails Molotov, des pierres, des barres d’acier, des poignards et des couteaux de boucher. Les jeunes Tibétains s’en sont également pris à des écoles, des hôpitaux, des hôtels, des banques, des marchés, les détruisant avec des barres de fer et des haches et y mettant le feu.

Nos médias ont relayés les émeutes de mars 2008, mais en désignant la police et les autorités chinoises comme les persécuteurs des Tibétains, les responsables des violences. Une fois de plus, le monde à l'envers !

 

Ouïgours et Tibétains, même combat !

Dès 1949, les États-Unis ont soutenu le mouvement indépendantiste tibétain. Le gouvernement US a vu dans le Tibet une arme potentielle qui pourrait servir leur chasse aux sorcières communistes, la mise à genoux et l'anéantissement du communisme chinois.

C'est ce qui apparaît dans des documents du ministère des Affaires étrangères datés du 12 avril 1949 : « Si les communistes prennent le contrôle de la Chine proprement dite, le Tibet sera l'un des rares bastions non communistes de l'Asie continentale. Le Tibet revêtira donc une importance à la fois idéologique et stratégique » ; « Si le Tibet possède l'endurance nécessaire pour résister à l'infiltration communiste, il serait dans notre intérêt de traiter le Tibet comme un pays indépendant plutôt que de continuer à le considérer comme une partie d'une Chine devenue communiste » ; « Le gouvernement du Tibet est relativement stable. La population est conservatrice et religieuse par nature et disposée à s'opposer au communisme comme étant en conflit avec les principes du bouddhisme. L'autorité du dalaï-lama s'étend au-delà du Tibet sur toutes les personnes qui pratiquent la forme lamaïste du bouddhisme. »2 Suite à son exil en 1959, le dalaï-lama s'est montré un serviteur zélé des intérêts de l'Oncle Sam.

Grâce à des institutions comme la CIA, les États-Unis ont parrainé la résistance armée au Tibet dès ses débuts, et ce jusqu'aux années 1970. Ils ont entraîné des Tibétains à la lutte armée et aux techniques de guérillas dans les montagnes du Colorado, puis ils ont parachuté les combattants tibétains dans les régions montagneuses du Sichuan afin qu'ils recrutent des militants indépendantistes. Par ailleurs, ils ont sponsorisé et épaulé la formation du Tibetan Youth Congress, etc.

Dans les années 1970, le NED a pris le relais de la CIA. Il a organisé la propagande pro-indépendance du Tibet, une propagande que nous avons apprise par cœur qui s'est imprégnée dans nos inconscients au point où nous ne savons pas qu'il s'agit de la propagande états-unienne. On a décrit le génocide ethnique (avec le 1,2 million de morts tibétains, un chiffre absurde, démenti par la suite), puis le génocide culturel, l'invasion du Tibet par les Chinois, la destruction de la langue et de la religion, les arrestations arbitraires, les viols de masse, les stérilisations forcées, etc., bref, les mêmes affabulations que pour les Ouïghours.

L'International Campaign for Tibet (ICT) et ses nombreux satellites (Free-Tibet, Radio Free Asia, Voice of America, etc.) ont été financé à coups de millions par le NED. De la même manière, le NED a financé le World Uyghur Congress (WUC) et ses filiales, entre autres la Uyghur American Association (UAA) dont l'ancien président déclare lui-même : « Le National Endowment for Democracy a apporté un soutien exceptionnel à l'UAA en nous fournissant des conseils et une assistance inestimables », ainsi qu'un « financement essentiel ».

Comme pour le Tibet, le financement du NED a été injecté d'une part dans les branches revendiquant la lutte armée (ETIM et TIP) et, d'autre part, dans une vaste campagne médiatique orchestrée par Uyghur Human Rights Project (UHRP) et Campaign for Uyghurs. Sa présidente, Rushan Abbas, est la principale activiste ouïgoure pour la libération du Turkestan oriental. Elle est conseillère pour la CIA et a rassemblé nombre de « témoignages poignants » de Ouïgours... qui se sont avérés des faux !

Encore un élément qui relie les indépendantistes tibétains et ouïgours, c'est qu'ils revendiquent des territoires qui ont existé au 8ème siècle. Pour les Tibétains, il s'agit de la période de domination des Tubo sur le haut plateau tibétain, elle va de 630 à 846. Pour les Ouïgours, c'est la période de domination du Khaganat mongol, de 744 à 848. C'est un peu comme si la France se mettait aujourd'hui à revendiquer le territoire conquis par Charlemagne. Qui plus est, ce sont deux territoires qui dépassent largement les surfaces actuelles des Régions autonomes du Xinjiang et du Xizang (Tibet). Les deux régions autonomes réunies valent déjà plus du tiers de la superficie totale de la Chine, et on voudrait que la Chine ne réagisse pas ?

La face cachée des indépendantistes tibétains est la lutte armée, la guérilla du TYC ; la face cachée des indépendantistes ouïgours est leur lien avec les groupes djihadistes. En arrière plan, le Congrès des États-Unis qui soutient et finance. La face « people » de la lutte pour l'indépendance du Tibet est le sourire « peps » du dalaï, celle des Ouïgours est la rengaine médiatique sur les « atrocités commises par les Chinois » au Xinjiang. En arrière plan, le Congrès des États-Unis qui soutient et finance. Ces similitudes entre mouvements indépendantistes tibétains et ouïgours expliquent l’accolade amicale entre Rebiya Kadeer et le dalaï-lama. Mais, ne nous y trompons pas ! Ce n'est pas parce qu'il existe des similitudes entre ces mouvements que ce fut toujours le grand amour. La preuve...

 

Musulmans et bouddhistes, de grands amis ?

En 751, dans l'actuel Kazakhstan, eut lieu la bataille de Talas. Elle a opposé les troupes du califat abbasside à celles de l'armée chinoise des Tang. La défaite des Tang a marqué la fin de l'expansion de la Chine vers l'ouest et a permis aux musulmans de prendre le contrôle sur le plateau d'Asie centrale pour les quatre siècles suivants.

Les musulmans ont occupé la région et, par la Route de la soie, ils ont peu à peu pénétré la Chine. Ils se sont installés sur les terres du Xinjiang, du Xizang (Tibet), du Qinghai, du Gansu. Ils ont même poussé jusque Xi'an qui était la capitale à l'époque. Ils y ont construit une superbe mosquée, un mélange serein des styles chinois et arabe, la plus ancienne mosquée de Chine. Cela se passait sous la dynastie chinoise des Tang (618-907) connue pour sa tolérance vis-à-vis des autres cultures et religions. À côté des cultes traditionnels, diverses religions étrangères ont pu s'épanouir sous l'auspice des Tang, le manichéisme, le nestorianisme, le zoroastrisme et l'islam.

Les musulmans se sont aussi installés au Tibet et y ont construit des mosquées. Les Tibétains ne les ont pas toujours accueilli de bon cœur, lors de la « Renaissance du bouddhisme tibétain », vers le 11ème siècle, toutes les mosquées furent détruites avec interdiction d'en construire des neuves et de pratiquer la « religion impie ». Les musulmans qui sont restés étaient ceux qui exerçaient la boucherie. Le bouddhisme interdit de détruire toute forme de vie, or sur le haut plateau, la viande séchée de yack est un aliment de base qui accompagne la tsampa, les tranches de radis ou d'oignons et le thé au beurre de yack. Il fallait donc de la main d’œuvre dans les boucheries, un métier qui était remisé au rang de paria avec celui des bateliers, des pêcheurs et des forgerons.

Boucherie halal à Lhassa
Boucherie halal à Lhassa

 

Ce n'est qu'au 17ème siècle, avec la dynastie mandchoue des Qing que fut levée l'interdiction de pratiquer la religion du prophète. La grande mosquée de Lhassa fut construite à cette époque. C'est elle qui fut vandalisée pendant les émeutes de 2008, un groupe de jeunes Tibétains essaya de prendre la mosquée d'assaut en mettant le feu à l'entrée principale. Durant ces émeutes, nombre de restaurants, de boucheries et de magasins du marché de gros de Tsomtsikhang à Lhassa ont été attaqués et incendiés. Ils appartenaient à des musulmans.

Le bouddhisme, « une religion de tolérance »... mais pour qui donc ? Avec un clergé tibétain qui s'est montré particulièrement cruel vis-à-vis des musulmans, des chrétiens, des femmes, des enfants, des bouchers, des serfs, des esclaves, des mendiants, des estropiés, etc., de la très grande majorité des habitants du haut plateau. Du 10ème au 20ème siècle, le Tibet a vécu un millénaire de terreur bouddhiste. Mais en Occident, nous avons du mal à accepter que le bouddhisme tibétain ne correspond que fort partiellement à son image idyllique, qu'il s'agit d'une religion qui a un versant Nord aussi sombre et morbide que notre Sainte Église catholique.

Le Tibet n'est d'ailleurs pas le seul endroit en Asie où le bouddhisme s'est mis en guerre contre l'islam. Le bouddhisme accepte difficilement l'implantation de l'islam en Asie : les Rohingyas en Birmanie, les musulmans de Thaïlande, du Sri-Lanka, du Cachemire sont régulièrement persécutés par les communautés bouddhistes locales.

Heureusement, nous pouvons à présent compter sur les prières du vénérable dalaï-lama, prix Nobel de la paix de 1989 ! Ne l'oublions pas, il s'est ému du sort des Ouïghours du Xinjiang, mais aussi de celui des Ouïgours du Kazakhstan, d'Ouzbékistan, du Kirghizstan et de Turquie. Peut-être adhère-t-il à l’idéologie panturquiste ? Ou panislamiste ? Souhaitons au dalaï de la paix que sa robe pourpre et safran ne lui soit pas arrachée avec autant de mépris que le voile des musulmanes qui se rendent à leur travail dans nos administrations bruxelloises.

 

 

Le canular du « génocide ouïgour »

L'enjeu commun des deux mouvements qui agitent les régions occidentales de Chine, Xijiang et Xizang (Tibet), est leur lutte pour l'indépendance. Ces projets n'auraient pas été bien loin sans l'aide des États-Unis.

En réalité, les États-Unis n'ont cure de l'indépendance de ces régions, ils sont prêts à y mettre le prix fort si cela mène à la déstabilisation de la Chine, à un changement de régime à Pékin, à l'abolition du communisme asiatique. La stratégie passe nécessairement par le soutien aux mouvements séparatistes des régions occidentales de Chine. Qu'ils perpètrent des attentats avec morts, blessés et dégâts matériels, peu leur chaut. La construction d'un discours anti-chinois et de récits dramatiques où nous prenons parti pour les « peuples opprimés par le communisme chinois » est aussi un élément essentiel, car il faut s'allier l'opinion publique.

Du côté Tibet, l'opinion publique ne fut pas difficile à convaincre. Le marketing du bouddhisme tibétain est populaire, il se vend bien, il fait presque partie de notre vie avec ses séances de méditation, ses bâtons d'encens, ses mantras et mandalas, ses chasubles de couleurs, ses temples et statues dorées. Le dalaï-lama, océan de sagesse infinie, a tout pour plaire : le rire, le discours lisse et plat, accepté par tous. Les plateaux de TL lui ouvrent les bras et les magazines branchés « spiritualité » lui font la Une dès que possible. Il a su faire passer la pilule du génocide du peuple tibétain (1,2 millions de morts quand-même!) sans avaler de travers.

À côté de tant de popularité, le Xinjiang ne fait pas le poids : qu'a-t-il pour séduire l'opinion publique ? On ne se pose pas de question quand on voit des fidèles bouddhistes s'incliner devant une robe safran alors qu'on s'offusque du port du voile ou du hijab.

Or depuis le lancement des nouvelles Routes de la soie par Xi Jinping en 2013, les enjeux sont autrement plus colossaux au Xinjiang qu'au Tibet. La Chine est devenue une réelle menace pour l'hégémonie états-unienne. Les États-Unis ont donc décidé de soutenir le séparatisme ouïgour. Graham E. Fuller qui a siégé au Conseil national du renseignement et à la CIA a rédigé un rapport intitulé « Le problème du Xinjiang » dans les années 1990. Il enseignait à ses collègues politiciens et universitaires comment jouer la « carte ouïgoure », c'est-à-dire comment attiser le séparatisme et populariser le « récit des Ouïgours » afin de déstabiliser la Chine.

Ci-dessous, une déclaration qui date de 2018 du lieutenant-colonel Lawrence B. Wilkerson. Il fut chef d’État-major du sous-secrétaire d’État Colin Powell et est maintenant à la retraite : « il y a 20 millions d’Ouïghours en Asie centrale ; si la CIA doit monter une opération en utilisant ces Ouïghours, comme Erdogan l’a fait en Syrie contre Assad, il y en a 20.000 à Idlib en Syrie en ce moment (c’est pourquoi les Chinois pourraient déployer des forces militaires en Syrie dans un avenir très proche). La CIA veut déstabiliser la Chine, et c'est la meilleure façon de le faire : fomenter des troubles et se joindre à ces Ouïghours pour expulser les Chinois han de Pékin de l’intérieur plutôt que de l’extérieur. »

Les déclarations officielles en provenance des États-Unis ont l'avantage d'être limpides. On lit dans celle-ci que le gouvernement états-unien n'a cure des revendication des Ouïgours, de la même manière qu'il n'avait cure de celles des Tibétains. La seule chose qui l'intéresse est de conserver l'hégémonie US et de faire tomber le gouvernement de Pékin. À cette fin, ils utilisent les peuples tibétain et ouïgour.

Pour populariser le « problème des Ouïgours », le médiatiser autant que le fut la « question tibétaine », les services secrets américains ont fait appel à un génie de l'ère de post-vérité, Adrian Zenz, Senior Fellow à la Victims of Communism Memorial Foundation. Pour ce prestidigitateur de l'information, ce fut un jeu d'enfant de divulguer qu'au Xinjiang se déroule un génocide méconnu, celui des Ouïgours. Mais pour qui sait que la population ouïgoure du Xinjiang a plus que doublé en quarante ans - de 5,55 millions d'habitants en 1978, elle a grimpé à 12,72 millions en 2018 - , ce fut un véritable tour de passe-passe que Zenz a réussi haut la main.

Décidément, les pays des droits de l'homme sont les champions du « deux poids deux mesures » : comment peuvent-ils s'acharner sur un soi-disant « génocide des Ouïgours » alors qu'ils ne prétendent pas nommer « génocide » l'effroyable massacre perpétré par Israël à Gaza ?

 

Sources :

1http://www.tibetdoc.org/index.php/politique/exil-et-dalai-lama/474-la-face-cachee-du-dalai-lama-le-tibetan-youth-congress

2 https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1949v09/d1025