Maintien de l’ordre dans la vielle ville de Lhassa
par Jean-Paul Desimpelaere, le 16 février 2009
Au cœur de la vieille ville, des « petits soldats verts » et des « grands policiers noirs » circulent entre les touristes, en avançant au même rythme que les pèlerins. Pas une seule fois, je ne les ai vus contrôler une identité, ni fouiller quelqu’un. Pourtant, au mois de novembre 2008, lorsque j’étais à Lhassa, voici ce qu’on racontait en Europe : « la tension est palpable dans la capitale tibétaine, tout le monde est soupçonné, la répression est terrible ». Je n’ai pas eu l’occasion de le constater.
J’écris « des petits soldats verts » parce qu’ils sont très jeunes et que les militaires de l’Armée chinoise portent un uniforme vert. Ils sont postés par groupe de trois, aux coins des rues de la vieille ville. Le premier porte un fusil, le second un bouclier, le troisième un émetteur radio. Quand les pelotons suivants arrivent pour prendre la relève, plusieurs petits groupes se rassemblent, et par neuf ou par douze, les soldats rentrent au pas jusqu’à la caserne.
Je n’ai jamais remarqué chez eux une attitude ou un geste intimidant envers la population de Lhassa. Bien que discrets, leur présence est visible ; il ne fait pas de doute que la vieille ville est placée sous contrôle. Sur un toit situé en face du Jokhang (temple au centre de la vieille ville) est posté un soldat armé qui, d’en haut, surveille la place, devant le temple ; un autre soldat garde un œil permanent sur la place à partir d’un toit adjacent.
Hormis l’armée, la police est également présente. La police est tibétaine, composée d’hommes et de femmes, en uniforme noir ; ils sont un peu plus robustes que les « petits soldats verts ».
Autour du temple du Jokhang, sous de grands parasols multicolores, ils sont installés par groupes de deux ou de trois, positionnés à égale distance l’un de l’autre, tous les 50 à 100 mètres environ. Ils sont assis sur des chaises en plastic derrière une petite table de jardin pliable.
Devant eux trône le thermos rempli de thé au beurre. De temps en temps, des patrouilles de police, armées, passent en rang, mais je n’en ai pas vues tous les jours. Eviter un attentat à la bombe aux environs du Barkhor n’est pas une mince affaire pour les services de l’ordre.
Souvenons-nous qu’il y a peu, le 14 mars 2008, des groupes de jeunes lançaient des bouteilles incendiaires au centre-ville. Les attentats sévissent non loin d’ici en Asie Centrale, au Pakistan ou en Inde.