Des lois pour protéger l'écosystème du plateau Qinghai-Tibet
Par la rédaction de Xinhua, le 27 avril 2023
Les législateurs chinois ont voté mercredi l'adoption d'une loi concernant la conservation écologique sur le plateau Qinghai-Tibet. La loi, adoptée lors d'une session du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, l'organe législatif suprême du pays, entrera en vigueur le 1er septembre. Elle vient s'ajouter aux lois chinoises sur les régions spéciales, après l'adoption de la Loi sur la protection du fleuve Yangtsé, de la Loi sur la protection du fleuve Jaune et de la Loi sur la protection de la terre noire.
La nouvelle loi sur la conservation écologique sur le plateau Qinghai-Tibet interdit les activités de production et de construction susceptibles de provoquer l'érosion du sol dans les zones qui souffrent déjà d'une grave érosion du sol ou dont l'écologie est fragile. Elle interdit l'extraction de sable et les activités minières qui ne répondent pas aux exigences de conservation dans les réserves naturelles des sources fluviales et impose des règles strictes contre la construction de nouvelles centrales hydroélectriques de petite taille sur le plateau.
La loi contient également des dispositions relatives aux voyageurs et aux touristes. Elle prescrit des sanctions à ceux qui jettent des détritus sur le plateau, stipulant que les personnes ayant commis des actes graves sont passibles d'une amende de 500 yuans (environ 72 dollars) à 10.000 yuans.
Le Tibet est aujourd'hui l'une des régions où l'écologie est la mieux préservée du monde, grâce aux efforts pris par le gouvernement pour améliorer la gouvernance écologique et environnementale du Tibet et protéger la biodiversité sur le plateau Qinghai-Tibet. Depuis longtemps, l'accent est mis sur l'écologie et le développement vert, afin de protéger effectivement l'écologie du troisième pôle.
« Il y a des changements tous les jours. » C'est ainsi que Padma Chog, âgée de 54 ans, décrit l'environnement en constante évolution dans la région autonome du Tibet. Elle est Tibétaine et l'une des 70 gardes forestiers dans le parc national des zones humides Yani au Tibet. Son travail quotidien consiste à suivre les traces des animaux sauvages et l'état de croissance des plantes.
Dans le passé, les sables étaient toujours exposés sur le lit de la rivière Yarlung Zangbo suite à la baisse du niveau d'eau après la saison des pluies, et s'élevaient dans l'air avec le vent. En outre, l'excavation fréquente de sable aggravait la détérioration de l'environnement. « Après la création du parc des zones humides en 2016, le bourdonnement des excavatrices de sable a disparu », a déclaré Tsering Drolma, chef du bureau de gestion du parc national des zones humides Yani.
La conservation écologique nécessite la garantie institutionnelle. Le Tibet a promulgué plus de 60 règlements, dont le Règlement sur la protection environnementale de la région autonome du Tibet. En janvier 2021, l'assemblée populaire de la région autonome a adopté le premier règlement général du Tibet en matière d'édification de la civilisation écologique.
La zone centrale de la réserve naturelle nationale du mont Qomolangma n'est plus ouverte aux touristes sans permis d'escalade. Le Tibet a interdit toute traversée illégale dans la réserve naturelle nationale de Chang Tang et a suspendu les services touristiques au glacier de Purog Kangri. Ces choix ont été faits afin de préserver des ressources précieuses pour les générations futures.
Le Tibet a investi 81,4 milliards de yuans dans la protection écologique et environnementale jusqu'en 2020. Aujourd'hui, les réserves naturelles couvrent 38,75% de la superficie de la région autonome, et une "ligne rouge" en matière de protection écologique a été fixée, elle couvre une zone de 608 000 km2. Plus de la moitié de la région autonome du Tibet est protégée selon les normes les plus strictes.
En outre, le taux de couverture végétale globale des prairies naturelles a atteint 47% et la superficie des zones humides s'élève à 6,529 millions d'hectares. La biodiversité est ainsi bien protégée. Par ailleurs, la qualité de l'eau des principaux lacs et rivières se maintient à un niveau élevé. La qualité de l'air a été bonne pendant 99,4% des jours dans la région autonome l'année dernière.
La préfecture de Ngari du Tibet, surnommée le « sommet du toit du monde », est connue pour sa faible teneur en oxygène, son climat froid, son aridité et le manque de végétation. C'est pourquoi la population locale apprécie beaucoup les arbres. Mais la toundra se trouve à 6 ou 7 cm sous la prairie, les arbres ne peuvent pas survivre sans mesures qui leur permettent de résister au froid, au vent et aux rayons ultraviolets pendant les hivers longs de 6 mois.
En 2016, de nombreux instituts de recherche scientifique et entreprises, mobilisées par le ministère de la Science et de la Technologie et le gouvernement de la région autonome du Tibet, ont entamé les efforts de reboisement à haute altitude dans la région de Nagqu.
En certains endroits le reboisement fut difficile, il a fallu parfois faire appel à des projets d'irrigation par canaux pour contourner des forêts centenaires même si cela prolongeait la période de reboisement et alourdissait le coût.
29 brevets ont été déposés au cours des 5 dernières années, couvrant l'amélioration de la diversification des espèces, l'optimisation de la fertilité des sols, les plans de gestion innovants, les brise-vents, l'empaillage, les géomembranes, les filets pare-soleil. Aujourd'hui, plus de 300 000 arbres ont été plantés dans une base de démonstration en matière de recherche sur les techniques de boisement à Nagqu. Plus de 75% des arbres ont survécu à l'hiver.
Selon le bureau des forêts et des prairies du Tibet, durant la mise en œuvre du 13e plan quinquennal (2016-2020), la région autonome a planté des arbres sur 5,9648 millions de mu (397 653 hectares), portant la couverture forestière à 12,31%. Au total, 269 000 mu (17 933 hectares) de forêts ont été plantés dans les bassins des rivières Yarlung Zangbo, Nujiang, Lhassa, Nyangchu, Yalong et Shiquan.
Au cours de la période du 13e plan quinquennal, le taux de traitement des eaux usées urbaines dans la région autonome a atteint 96,28%, contre 50,19% auparavant. Dans les villes au-dessus du niveau du comté, 97,34% des déchets domestiques ont été traités sans risque. Une série de mesures, dont la révolution des toilettes, le remplacement du bois de chauffage et l'amélioration de l'environnement, contribue à la construction de beaux villages et à la revitalisation des zones rurales.
Le développement vert à faible émission de carbone est aujourd'hui bien ancré au Tibet grâce à une prise de conscience générale. Entre 2015 et 2020, 6,5 milliards de kwh d'électricité produite par des énergies propres ont été transmis. Actuellement, les énergies vertes contribuent pour près de 90% à la production d'électricité.
Les efforts de reboisement ont transformé les paysages en véritable trésor, ce qui attire de nombreux touristes. L'écotourisme a créé, directement ou indirectement, 86 000 emplois pour les agriculteurs et les pasteurs et a généré un revenu supplémentaire annuel de 4 300 yuans par habitant. Dès lors, il a semblé important de régulariser l'afflux touristiques par une nouvelle loi de protection du Haut Plateau qui sera applaicable dès le 1 septembre 2023.
Sources:
http://french.peopledaily.com.cn/n3/2023/0427/c96851-20011942.html
http://french.peopledaily.com.cn/n3/2021/0831/c96851-9890128.html