Une propagande sinophobe bien orchestrée

par Elisabeth Martens, le 27 janvier 2025

Instrumentaliser le sort des minorités pour déstabiliser un pays ? Washington n’en est pas à son coup d’essai. Il convient dès lors de faire preuve d’esprit critique face aux informations passant en boucle sur la Chine, surtout en sachant qu'en octobre 2024, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté une loi autorisant le China-bashing. La propagande anti-chinoise est donc parrainée aux États-Unis. Elle est passée de 500 millions de dollars en 2024 à 1,6 milliard de dollars en 2025. C’est la somme colossale que le Congrès américain a prévu pour diffuser des fausses nouvelles sur la Chine afin de la déstabiliser.

Adrian Zenz de la Victims of Communism Memorial Foundation

On peut applaudir l'artiste Adrian Zenz, un « born again christian ». Il déclare sans aucune gêne être guidé par la main de Dieu dans ses recherches sur les autorités chinoises, les musulmans et les autres groupes minoritaires de Chine. Zenz a accusé la Chine d'avoir orchestré un génocide « en imposant des mesures de prévention des naissances destinées à détruire une partie importante des Ouïgours du Xinjiang. Les ablations de l’utérus, les avortements et la pose forcée de stérilet à des femmes ouïgoures par l’État chinois se traduiront par un nombre de naissances nettement inférieur à ce qu’il aurait pu être dans les années à venir »1.

 

Ce chercheur indépendant est titulaire d’un doctorat et superviseur à l’École européenne de culture et de théologie à Korntal en Allemagne, une école qui déclare offrir un programme d’enseignement développé « par des missionnaires pour des missionnaires ». « Cela permet de réfléchir aux questions théologiques sous l’autorité des Écritures », selon la direction de l'école. Arrivé aux États-Unis, il a rejoint les rangs des Évangélistes.

Le Senior Fellow Zenz est directeur des études sur la Chine à la Victims of Communism Memorial Foundation, un think thank anti-communiste créé par le gouvernement états-unien en 1993. Le président de cette organisation, Lee Edwards, était membre du « Comité pour une Chine libre » créé par Tchang Kaï-chek, et fondateur de la section américaine de la « Ligue anticommuniste mondiale », une organisation internationale fasciste également initiée par Tchang Kaï-chek qui comptait des personnalités illustres comme Otto Skorzeny (Waffen-SS, organisation des anciens membres SS), Ante Pavelić (Ustasha de Croatie) et plusieurs chefs des escadrons latino-américains de la mort.2 

Vous voyez le panier à crabes dans lequel patauge ce pauvre Senior Fellow ! Sur le site de la Victims of Communism Memorial Foundation, il se dit « expert dans l'analyse des documents du gouvernement chinois ayant fait l'objet d'une fuite, notamment les 'China Cables', la « Karakax List', les 'Xinjiang Papers' et les 'Xinjiang Police Files' »

Zenz a débuté ses prestations en publiant un navet tibétain : « Tibetanness under Threat » et en co-éditant « Mapping Amdo, Dynamics of Change ». Ce bref passage par les fans de « Free Tibet » lui a sans doute donné des pistes pour le chapitre suivant, celui du Xinjiang. Là, il n'a pas fait dans la dentelle, c'était plus simple de faire des « copier-coller ». Il a servi les mêmes fantasmes anti-PCC que pour le Tibet : génocide du peuple, puis de la culture, prélèvement des organes, viols de masse, stérilisations forcées, etc.

 

Dans un rapport de 2021, Zenz affirme que les femmes ouïgoures ont été soumises à une « stérilisation forcée » à grande échelle : « En 2018, le Xinjiang a stérilisé 1,1% de toutes les femmes mariées en âge de procréer ». Il poursuit en disant qu'il est « probable que les autorités du Xinjiang se livrent à la stérilisation massive de femmes ayant trois enfants ou plus » . Il note alors que le recensement national de 2010 a montré que 19,7% des femmes ouïgoures avaient trois enfants ou plus.3 Cette dernière info est correcte : auparavant, les familles des minorités ethniques ne devaient pas répondre à la politique de l'enfant unique comme le devaient les Chinois han. Mais à partir de 2017, les autorités ont changé la politique de planification familiale au Xinjiang, elle a été uniformisée pour tous les groupes ethniques, limitant ainsi le nombre d'enfants par famille. Faut-il en conclure que les femmes sont stérilisée de force ? Çà, c'est de l'ordre de l'affabulation.

La carrière de propagandiste d'Adrian Zenz a décollé en flèche grâce à ses fake news sur les Ouïgours. L'attention du public occidental a été captée par ses « reportages exclusifs ». En 2018, ceux-ci ont commencé à circuler dans les médias meanstream comme CNN, la BBC, le New York Times, le Wall Street Journal, la Deutsche Welle, etc. Les journalistes toujours à l’affût de nouvelles sensationnelles se sont empressés de divulguer les thèses de Zenz sans aucune vérification ni preuve. On s'éloignait à grands pas de travaux universitaires. L'émotionnel, cela fait toujours recette.

En 2019, ce sont les « camps de concentration » ou « d'internement » qui ont fait la Une des journaux, comme ici, dans Le Monde du 25 novembre 2019 : « 'China Cables', le système des camps de travail, pensé à grande échelle, est en parfaite adéquation avec l’idéologie communiste, note le chercheur allemand indépendant Adrian Zenz dans un entretien. Il a été l’un des premiers à apporter des indices probants sur l’existence d’un réseau de camps d’internement au Xinjiang, en auscultant les appels d’offres des collectivités publiques de la région autonome. »4

Dans le RTBF-actus du 18 mars 2019, on lit les mêmes divagations, cette fois mises au conditionnel, c'est plus prudent : «  Selon Adrian Zenz, expert de la sécurité en Chine à l’European School of Culture and Theology (Allemagne), il y aurait désormais jusqu’à 1,5 million de personnes internées au Xinjiang. Ce chiffre 'se base sur le fait qu’il y a toute une gamme de différentes structures d’internement, dont beaucoup ont connu une expansion spectaculaire en 2017, mais aussi en 2018.' »5

Un rapport ultérieur de Zenz sur le « travail forcé des Ouïgours » s’est focalisé sur la culture du coton au Xinjiang, l’une des principales industries de la région. Il affirme que « des centaines de milliers de travailleurs appartenant à des minorités ethniques du Xinjiang sont forcés de cueillir le coton à la main grâce à un programme coercitif de transfert de main-d’œuvre et de 'réduction de la pauvreté' imposé par l’État. » Alors que la récolte du coton est mécanisée depuis les années 2010 au Xinjiang. Les premières moissonneuses sont apparues dans les champs de coton vers 2005 et, comble de l'ironie, elles étaient de marque américaine : John Deere et Case. En 2012, la plupart des exploitants comptaient sur ce type de machine.

On a tous en tête les éléments de propagande sur le Xinjiang, mais a-t-on perçu le decrescendo émotionnel dans lequel se sont inscrits les sévisses subis par les Ouïgours : en peu de temps, on est passé du génocide pur et simple d'une ethnie, à l'emprisonnement illégal de 1 à 3 millions de personnes avec tortures et lavage de cerveau, puis au génocide culturel avec interdiction de parler la langue et pratiquer la religion, sans oublier le travail forcé des saisonniers dans les champs de coton et de tomates, ni les milliers d'Ouïgours forcés de travailler dans les usines du sud de la Chine.

Ce decrescendo corrobore la célèbre citation de Joseph Goebbels, un proche de Hitler et un des dirigeants les plus puissants et influents du Troisième Reich : « Un mensonge répété une fois reste un mensonge ; répété mille fois, il devient une vérité. » Devenu une vérité, le mensonge peine à faire demi-tour, il n'y parviens qu'exceptionnellement. C'est sur la puissance de l'inconscient collectif dans lequel s'accumule la répétition du mensonge que se base la propagande de guerre.

 

 

ASPI et propagande financée par l'Occident

Les sources de la propagande occidentale sur les Ouïgours sont relativement restreintes. Elles proviennent de quelques Ouïgours de la diaspora particulièrement hostiles à la Chine dont les informations sont relayées par des think thanks du type Victims of Communism Memorial Foundation, par des radios indépendantes liées plus ou moins directement au gouvernement états-unien comme Voice of America (VOA) ou Radio Free Asia (RFA) et par des associations comme l'ASPI, l'Institut australien de stratégie politique (Australian Strategic Policy Institute).

Ce dernier groupe de réflexion a été fondé en 2001 par le gouvernement australien. Initialement financé par le biais du ministère de la Défense australien, il a reçu par la suite des sommes conséquentes des puissances occidentales étrangères comme le département d’État américain, le National Endowment for Democracy (NED), l'OTAN, le ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, et l'Ambassade du Japon, selon l'Australian Financial Review.

Les activités de l'ASPI tournent essentiellement autour de la Chine et développe les meilleures stratégies pour la déstabiliser. « Je le considère comme l'architecte de la théorie de la 'menace chinoise' en Australie », a déclaré Geoff Raby, ancien ambassadeur d'Australie en Chine.6 La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré que le parti pris idéologique de l'ASPI en faisait le fer de lance des forces hostiles à la Chine, en soulignant que sa crédibilité académique avait déjà été mise en doute à maintes reprises. La Chine dément avec vigueur les fake news inventées et relayées par l'ASPI.

Dans la même veine qu'Adrian Zenz de la Victims of Communism Memorial Foundation, nous trouvons ici Wang Liqiang, membre de l'ASPI, en possession d'une fausse pièce d'identité. Il fait plus dans l'escroquerie que dans l'évangélisme, mais à l'instar de Zenz, il n'a pas caché avoir fabriquer de toutes pièces des rapports sur la politique du gouvernement chinois dans la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, mensonges qui ont ensuite été relayés par la presse comme ceux d'Adrian Zenz. Il s'est aussi vanté d'avoir travaillé comme agent secret à Hong Kong et à Taïwan.

Un rapport publié en 2020 par l'ASPI (Australian Strategic Policy Institute) titre que 1,6 million de travailleurs excédentaires ruraux du Xinjiang sont « à risque de travail forcé par le biais du programme de transfert de main-d'œuvre ». Selon l'ASPI, « plus de 80.000 Ouïghours détenus dans des camps d'internement du Xinjiang ont été transférés entre 2017 et 2019 dans plusieurs usines appartenant aux chaînes d'approvisionnement de 83 marques connues mondialement dans la technologie, le textile et l'automobile du sud de la Chine ».7 En écho à ces accusations, plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme comme Human Rights Watch ou Amnesty International ont accusé la Chine d'avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des « camps de concentration » puis de les avoir transféré de force dans les usines du sud du pays.

Le problème de la masse des travailleurs migrants n'est pas nouveau en Chine. Entre 1980 et 2020, plus de 300 millions de personnes ont migré des zones rurales vers les zones urbaines. C'est le plus grand mouvement humain de l’histoire. Ces migrants sont devenus la colonne vertébrale de « l’usine du monde » stimulant la croissance du pays par l’exportation et l’urbanisation. Avec les réformes de marché lancées par Deng Xiaoping en 1978, la Chine a ouvert ses portes aux investissements étrangers et à l’industrialisation. L’excédent de main-d’œuvre des zones rurales a commencé à migrer vers les villes pour travailler dans les usines, le bâtiment et les services. Les politiques gouvernementales chinoises ont alors encouragé l’expansion des villes pour absorber les migrants ruraux et stimuler la croissance du PIB. La production manufacturière du textile et de l'électronique dans les villes côtières comme Shenzhen et Guangzhou a créé une forte demande de main-d’œuvre bon marché.

Le transfert de travailleurs est donc une pratique courante depuis la fin des années 80. Il est au cœur de l'essor de la Chine des années 1990 à 2010. Les plans de transfert de travailleurs du Xinjiang sont à placer dans ce cadre. Ils ont été envoyés dans toute la Chine, mais en particulier dans les centres manufacturiers du sud où la demande de main d’œuvre était la plus forte : Shenzhen, Guangzhou, Dongguan, Zhuhai, etc. Parmi eux, il y avait bien sûr des Ouïgours, mais est-ce pour autant qu'on peut affirmer qu'au moins un million de musulmans internés dans des camps de concentration ont été forcés d'aller travailler dans les usines du sud ? À nouveau, ce sont des conclusions à l'emporte-pièce qui ne tiennent pas compte du contexte et qui alimentent nos médias mainstream. En divulguant ce genre de rapport, l'un des principaux objectifs de l'ASPI est de faire pression sur les entreprises internationales pour qu'elles se déconnectent des chaînes d'approvisionnement qui impliquent la main-d'œuvre du Xinjiang et de cette manière déstabiliser l'équilibre économique du pays.

 

La Commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU au Xinjiang

Les accusations contre la Chine émanant des organisations de défense des droits de l'homme ont connu un sommet le 10 juillet 2019. Un groupe de 22 pays occidentaux et proches de ceux-ci a adressé une lettre à Michelle Bachelet, Haut Commissaire aux Droits de l'Homme (HCDH) de l'ONU. La missive faisait état de « rapports perturbants, de détentions arbitraires de masse de Ouïghours, et autres musulmans et minorités ethniques. » Suite à cette plainte, Madame Bachelet a été invitée par les autorités chinoises à se rendre elle-même au Xinjiang pour se rendre compte de ce qui s'y passe.

En voyage de reconnaissance en mai 2022, elle a donné une conférence de presse avant de quitter le Xinjiang. Elle a alors souligné que « des discussions larges et ouvertes ont pu se tenir avec des personnes de différents secteurs de la région, y compris des prisonniers et d'anciens stagiaires de centres d'enseignement et de formation professionnels, et que toutes ces réunions étaient 'non supervisées'. »8 Ses déclarations jetaient au panier les média-mensonges qui couraient sur les Ouïgours. Les conclusions de Madame Bachelet ont provoqué un tollé dans la presse.

Étrangement, quelques mois plus tard, le 31 août 2022, les médias nous annoncent que « l'ONU dresse un réquisitoire accablant contre la politique de la Chine au Xinjiang ».9 Mince! Quel retournement de situation ! Treize minutes avant la fin du mandat de quatre ans de Michelle Bachelet, le HCDH produit une « évaluation » de la situation qui ne correspond en rien aux déclarations faites par Madame Bachelet à la fin de son voyage au Xinjiang. Ce document ne porte ni le nom de la Commissaire ni celui de ses rédacteurs. Remarquez le vocabulaire, on ne parle plus d'un « rapport » mais d'un « évaluation ».

L'évaluation onusienne de 46 pages n'apporte rien de neuf. Par contre, une analyse méticuleuse de l'évaluation révèle que certains fonctionnaires de l'ONU ne sont pas plus sérieux que ceux d'une quelconque autre fonction publique. Ils ne se sont même pas pris la peine de faire traduite les textes chinois sur la loi anti-terroriste par des traducteurs professionnels et ont conclu à la va-vite que « le système législatif antiterroriste chinois est fondé sur des concepts vagues et généraux qui laissent une grande marge de manœuvre aux divers fonctionnaires quant à leur interprétation et leur application ».10 On ne peut pas dire que cette évaluation onusienne fasse preuve d’un grand professionnalisme.

On peut aussi se demander pour quelle raison une autre lettre adressée aux autorités onusiennes et signée par 37 autres pays ripostait à la première pétition. Ces 37 pays soutenaient la Chine dans sa lutte contre le terrorisme et faisaient son éloge pour avoir invité des diplomates, des instituts stratégiques et des médias, à visiter le Xinjiang. Ils notaient que « ce qu'ils ont vu et entendu au Xinjiang était en contradiction totale avec ce qui avait été rapporté par certains médias occidentaux. »11 Parmi les 37 pays signataires, on compte une dizaine d’États musulmans. Or si les musulmans du Xinjiang étaient réellement si maltraités par la Chine, les pays frères ne seraient-ils pas les premiers à élever la voix et à dénoncer les autorités de Pékin ?

 

 

 

Et les témoignages des victimes ouïgoures ?

Le cœur serré, nous visionnons des vidéos de femmes ouïgoures éplorées qui ont subi les pires atrocités de la part de la police et des autorités chinoises : viol collectif, prélèvement d'organe, stérilisation forcée, enlèvement de leurs enfants, etc. Nous compatissons à leur douleur. Ces témoignages nous prennent aux tripes tellement ils semblent véridiques.

À propos des témoignages de victimes, ouïgoures ou autres, il faut garder en tête que rapporter des mauvais traitements infligés par des autorités chinoises peut aider l'avancement d'un dossier de demande de permis de séjour aux États-Unis. Un article dans le New York Times de février 2014 montre comment on apprend aux demandeurs d'asile à inventer des témoignages et comment les illustrer par maints détails sordides afin de les rendre crédibles. Moins ils sont vérifiables mieux cela sert les besoins de propagande du pays d’accueil.12

C'est le cas pour au moins trois femmes ouïgoures exilées aux États-Unis dont les témoignages ont circulé sur les réseaux sociaux : Sayragul Sauytbay, Tursunay Ziyawudun et Gulbahar Haitiwaji.13 Leur récit s'est transformé au fur et à mesure qu'elles étaient interrogées. Au fil des ans, les détails de leur histoire allaient dans une direction de plus en plus sinophobe, et pour cause, ces témoins étaient tombées entre les mains de groupes de propagande contre le programme antiterroriste et de développement de la Chine au Xinjiang. Parmi ces organisations, on n'est pas étonné de retrouver le World Uyghur Congress (WUC) et le Uyghur Human Rights Project.14

« S’il est vrai que l’émotion est le cheval de Troie de la manipulation, cette débauche d’excitations sensorielles soulève des enjeux éthiques majeurs. Quand nos émotions sont dévoyées, ce sont nos jugements de valeur qui se trouvent pervertis. »15

 

Sayragul Sauytbay
Sayragul Sauytbay

Dans un autre genre, Arslan Hidayat, un jeune exilé ouïgour, s'est fait connaître par ces tweet postés sur la plateforme X. « Cela fait deux ans que je suis arrivé aux États-Unis pour travailler à la CIA », dit-il en posant sur un selfie devant le Capitole à Washington.16 Arslan Hidayat qui affirme être né en exil a été identifié comme un incitateur à la haine contre la Chine. Il est impliqué depuis longtemps dans des activités séparatistes à l'étranger, entre autres dans la diffusion des média-mensonges sur le Xinjiang tels que le « travail forcé » et le « génocide » des Ouïgours.

Des sources d'information publiques révèlent que Hidayat est actuellement employé comme responsable de programme pour Campaign for Uyghurs, une filiale du WUC (World Uyghur Congress). À la tête de Campaign for Uyghurs, on trouve Rushan Abbas, l'une des voix ouïgoures les plus en vue dans l'activisme international pour la libération du « Turkestan oriental ». Elle a été élue présidente du comité exécutif du WUC le 26 octobre 2024. Employée par la CIA, elle s'est également engagée dans la branche ouïgoure de « Radio Free Asia » dès 1998. Elle a été décrite comme la « militante des droits de l'homme favorite de la National Security Agency (NSA) des États-Unis».

 

1,6 milliard de dollars à dépenser pour le China bashing

Instrumentaliser le sort des minorités pour déstabiliser un pays ? Washington n’en est pas à son coup d’essai. Il convient dès lors de faire preuve d’esprit critique face aux informations passant en boucle sur la Chine, surtout en sachant qu'en octobre 2024, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté une loi autorisant le  China-bashing. Un adage bien connu nous rappelle que « la première victime de la guerre est la vérité ».

La propagande anti-chinoise est donc parrainée aux États-Unis. Elle est passée de 500 millions de dollars en 2024 à 1,6 milliard de dollars en 2025. C’est la somme colossale que le Congrès américain a prévu pour diffuser des fausses nouvelles sur la Chine afin de la déstabiliser.17La majeure partie de ce fond va à l’Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), un service médiatique d’État qui supervise Voice of America (VOA), Radio Free Asia (RFA) et Radio Free Europe (RFE), des radios qui louvoient avec aisance dans l'ère de post-vérité, modulant l'opinion publique à coups d'émotions. Les faits objectifs ayant perdu toute consistance, les frontières entre une couverture objective de l’actualité et propagande pro-américaine sont brouillées.

Avec la nouvelle investiture de Trump à la Maison blanche et le choix de ses proches partenaires particulièrement sinophobes, on peut s'attendre à l'intensification du China-bashing. Les États-Unis vont tout mettre en œuvre pour arrêter l'avancée de la Chine et bloquer les nouvelles Routes de la soie.

 

Sources :

1https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/10/la-chine-est-responsable-d-un-genocide-des-ouigours-selon-des-experts-reunis-a-londres_6105455_3210.html

2 Jens Berger, « Infox au moyen d’un ‘expert de la Chine’ douteux », Junge Welt du 25/11/2019

3 https://www.bbc.co.uk/news/extra/nz0g306v8c/china-tainted-cotton

4https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/25/ouigours-le-but-des-centres-de-reeducation-est-d-endoctriner-et-de-changer-une-population-entiere_6020408_3210.html

5https://www.rtbf.be/article/la-chine-dit-avoir-arrete-pres-de-13-000-terroristes-au-xinjiang-10173911

6 http://french.xinhuanet.com/2020-06/24/c_139162173.htm

7https://www.lesechos.fr/monde/chine/apple-volkswagen-nike-associes-au-travail-force-de-la-minorite-ouighour-en-chine-1181070

8http://www.tibetdoc.org/index.php/politique/ouighours-et-tibetains/666-une-visite-non-supervisee-et-ouverte-au-xinjiang-pour-la-commissaire-aux-droits-de-l-homme-de-l-onu

9 https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/01/repression-des-ouigours-dans-un-rapport-tres-attendu-l-onu-dresse-un-requisitoire-accablant-contre-la-politique-de-pekin-au-xinjiang_6139753_3210.html

10https://www.legrandsoir.info/rapport-de-l-onu-sur-les-droits-de-l-homme-au-xinjiang-du-31-aout-2022-c-est-dans-les-vieux-pots-qu-on-fait-l-meilleur-ragout-38246.html

11 http://fr.china-embassy.gov.cn/fra/zgyw/201908/t20190808_10013000.htm

12https://www.nytimes.com/2014/02/23/nyregion/asylum-fraud-in-chinatown-industry-of-lies.html

13https://lesakerfrancophone.fr/volatilite-des-temoignages-sur-la-question-ouighour

14http://www.tibetdoc.org/index.php/xinjiang/politique/614-volatilite-des-temoignages-sur-la-question-ouighoure

15 Pierre Le Coz dans Le gouvernement des émotions et l’art de déjouer les manipulations, Albin Michel, 2014

16https://www.globaltimes.cn/page/202311/1301268.shtml

17https://www.les-crises.fr/etats-unis-la-chambre-des-representants-debloque-16-milliard-pour-diffuser-de-la-propagande-anti-chinoise-a-l-etranger/