Se protéger du vent à Lhassa
par Jean-Paul Desimpelaere, le 24 février 2009
Le Tibet n’échappe pas au marché économique mondial, pourtant il n’est pas (encore) privatisé !La jeunesse tibétaine qui habite en ville s’habille à la mode aujourd’hui… Simple constat, au moment où je m’aperçois que moi-même je ne suis plus très à la mode.
Dans les villes, presque toutes les femmes portent des masques en tissu, plutôt comiques, avec un petit élastique derrière les oreilles. Il est censé protéger la bouche de la poussière et du froid. Un vent d’Est a amené ces « protèges-bouche » de la Chine jusqu’au Tibet.
Les gens d’ici trouvent cela apparemment très bien et ils font maintenant partie de la mode tibétaine. On en trouve de toutes les couleurs, couverts de différents motifs, bordés de dentelle, etc. Les magasins en proposent des rayons entiers. Du coup, j’en ai également acheté trois, à 10 eurocents pièce. Mais les hommes n’en portent pas. Evidemment, ils sont forts et parfaitement résistants au froid, à la poussière et à la neige ! Sauf les moines qui, eux aussi, sont à protéger puisqu'ils protègent la population.
Les dessins imprimés sur ces petits masques sont plutôt sages : des fleurs, des oiseaux, des arbres, pas de « I love Obama », ni de « fuck celui-ci » ou « fuck celui-là » (manque de liberté d’expression ?), pas de « Free Tibet » non plus (il y a des limites à tout, n’est-ce pas !). La culture tibétaine serait-elle en train de disparaître avec le port de ces petits bouts de tissu « made in China » ?
Mais on trouve aussi des DVD d’Harry Potter à Lhassa… faut-il les interdire ?