Rénovations et traditions
par Jean-Paul Desimpelaere, le 25 février 2009
En tant que touristes occidentaux, nous considérons volontiers le « vieux Lhassa », ou le « vieux Gyangze », ou d’autres « vieux centres urbains » comme les derniers refuges d’un « Tibet authentique », ce dernier disparaissant peu à peu. Cela me laisse un goût amer sans la bouche : les Tibétains n’ont-ils pas le droit, eux aussi, à un Lhassa moderne ou un Gyanze moderne ?
Heureusement, les Tibétains n'ont que faire de nos états d'âme et continuent leur chemin sans arrière-pensées. Dans le vieux centre de Lhassa, lors de la rénovation des maisons anciennes, un réseau d’égouts de 28 km de long et un raccordement à l’eau potable ont été installés. Aurait-il mieux valu que les Tibétains n'aient ni robinet, ni salle-de-bain, ni toilettes, uniquement pour nous laisser rêver à au moins un petit bout de terre situé tout près du ciel qui réponde à notre romantisme ?
On peut toutefois remercier les architectes de la région de rénover les centres urbains et leurs habitations « à l'ancienne », ou d'en construire de nouvelles à la campagne, mais façon traditionnelle, ou en tout cas avec des rappels de la tradition tibétaine : couleurs, décors, formes des toits et des fenêtres, pas plus que cinq étages, etc. On peut également remercier les administrations urbaines (Lhassa et autres villes tibétaines) d'avoir éviter, jusqu'à présent, la construction de HLM et autres grattes-ciels qui sont pourtant légion dans les centres urbains chinois.