Religion en Chine : ce qui est permis et ce qui ne l’est pas
par Jean-Paul Desimpelaere, le 19 février 2010
Quelle est la disposition de la législation chinoise en vigueur pour les religions, en général en Chine, et qui s'applique donc également au Tibet ?
La dernière loi date de 2004. En bref, elle peut se résumer aux points suivants :
-chacun est libre de croire en ce qu’il veut et également de pratiquer sa foi, à domicile ou en public
-les lieux de culte publics doivent détenir une autorisation et sont subsidiés
-personne ne peut publiquement inciter d’autres citoyens à rejoindre un culte, pas de propagande religieuse donc
-chacun doit faire preuve de respect pour les croyances d’autrui et pouvoir vivre en société « harmonieusement »
-la discrimination sociale sur base de la religion est répressible
-les institutions d’état, comme toute autre organisation, ne peuvent pousser ou décourager les gens à suivre l’une ou l’autre religion
Un point dont les limites ne sont pas définies et qui prête à interprétation est le suivant : « la religion ne peut pas être utilisée pour perturber l’ordre public. »
Le paragraphe qui suit vise certaines sectes qui rejettent les soins médicaux : « la pratique religieuse ne peut pas impliquer de risques pour la santé des citoyens. »
De plus, les organisations cléricales sont évidemment soumises au reste de la législation chinoise : droit, emploi, élections, enseignement etc.
Cela implique également que les organisations religieuses ne peuvent se prononcer en faveur du séparatisme ou encore en faveur du renversement du système politique en place en Chine.
En ce qui concerne l’enseignement, les monastères au Tibet n’ont pas le droit d'avoir leur propre réseau d’enseignement, parallèle au réseau officiel.
La formation des moines dans les monastères doit se passer après les neuf années d'enseignement obligatoires. Pourtant une des exigences de la communauté tibétaine en exil dans les négociations avec Beijing est d'avoir un « réseau d’enseignement propre ».
Enfin, toute interférence étrangère est exclue : « les affaires religieuses et les institutions cléricales ne sont pas sous contrôle d’une autorité étrangère. »
Ceci s’applique surtout à l’église catholique de Chine, celle qui reconnaît l’autorité du pape, mais aussi au bouddhisme tibétain qui obéit à l’autorité du 14ème dalaï-lama.