Sommet des Brics : promouvoir un monde multipolaire
par Cléa Broadhurst pour RFI, le 23 octobre 2024
Le président chinois Xi Jinping a déclaré jeudi lors du sommet des Brics que le monde faisait encore face à «de profonds défis» et appelé les économies émergentes à être une «force stabilisatrice pour la paix». Il s'exprimait au dernier jour du sommet organisé à Kazan, en Russie, un grand rendez-vous diplomatique que Moscou souhaite présenter comme un front uni contre la domination occidentale dans la gestion des affaires mondiales.
La Chine a réaffirmé l’importance du bloc comme contrepoids à la domination des institutions mondiales par l’Occident.
Avec l’ajout de pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Iran, Pékin souligne une étape clé pour accroître l’influence des Brics. Cela renforce les liens avec des nations riches en énergie et en pétrole, essentielles pour la sécurité énergétique de la Chine.
Pékin a voulu mettre l’accent sur la collaboration technologique. Il s'agit notamment de promouvoir les innovations chinoises et d'étendre les partenariats commerciaux numériques. Le sommet a également abordé la vision de la Chine qui consiste à réduire la dépendance à l'égard des technologies occidentales et à favoriser une plus grande autosuffisance au sein des nations des Brics.
La Chine «s’enracinera dans le Sud global» assure Xi Jinping
Lors du sommet des Brics, les enjeux pour la Chine et la Russie se sont cristallisés autour de la consolidation d’une coopération stratégique face à l’influence occidentale, en particulier celle des États-Unis et de l’Europe. Pour ces deux puissances, le cadre des Brics+ (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud + nouveaux venus) devient un outil essentiel pour redéfinir l’ordre mondial, surtout en faveur du « Sud global », en prônant un modèle multipolaire.
En réaffirmant l’influence croissante du bloc dans le paysage géopolitique, le président chinois veut être « une force stabilisatrice pour la paix » - appelant à un cessez-le-feu à Gaza, à relancer la solution à deux États et arrêter la propagation de la guerre au Liban.
Favorable à l’élargissement des Brics, Xi Jinping a réaffirmé « quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la Chine s’enracinera dans le Sud global » - soulignant ainsi ses ambitions de leadership au sein du groupe.
Vu de Chine, les enjeux sont de taille. Pékin cherche à se positionner comme un leader du «Sud global» et à offrir une alternative au modèle occidental. Elle utilise les Brics pour mettre en avant des initiatives comme les Nouvelles Routes de la Soie et pour réformer des institutions mondiales comme le FMI, afin de mieux représenter les pays en développement.
Le partenariat sino-russe dans les Brics veut contrebalancer l’influence occidentale. Bien que leurs intérêts ne soient pas toujours alignés, notamment en matière de leadership dans l'organisation, les deux pays se rejoignent sur des objectifs stratégiques. Ils cherchent à renforcer leurs économies et à créer de nouvelles institutions internationales capables de défier l’ordre mondial dominé par l’Occident.
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