Exemption de taxes pour les agriculteurs tibétains
par Jean-Paul Desimpelaere, le 19 décembre 2008
Depuis que le Tibet a acquis le statut de « Région Autonome » en 1965, le gouvernement central chinois compense chaque année les déficits budgétaires de la R.A.T.
Les statistiques indiquent que le montant total des subsides qui ont été accordés à la R.A.T. en 40 ans s’élève à près de 10 milliards d’euros. Ce qui n’est pas énorme en comparaison avec le budget de la Belgique qui est de presque 100 milliards d’euros… par année ! Durant les trente premières années (c’est-à-dire de 65 à 95), le gouvernement chinois n’a versé à la R.A.T. que quelques dizaines de millions d’euros par an. Ce n’est qu’à partir de 1999 que les subsides accordés par le gouvernement national ont avoisiné un milliard d’euros par an.
Cependant, le montant total de 10 milliards en 40 ans n’est qu’une partie de l’aide reçue ; il s’agit uniquement de l’argent sorti directement des Caisses de l’état A côté de cela, il faut tenir compte de la construction des routes reliant entre elles les grandes villes, de la construction d'écoles et de dispensaires médicaux, ainsi que de l'aide alimentaire directe.
Depuis les années quatre-vingt, ces aides se sont transformées en investissements durables, ce qui a permis à la production céréalière d’atteindre un kg par jour et par personne, soit cinq fois plus que ce que recevait les serfs dans l’ancien Tibet.
Et plus récemment, on peut encore citer des projets de grande envergure réalisés par les différents départements du gouvernement national, par exemple, les travaux du chemin de fer Qinghai-Tibet, ou des grands travaux hydro-électriques, ou la mise en œuvre de diverses stratégies de lutte contre la désertification du Haut Plateau, etc.
Par ailleurs, il y a encore de nombreux projets de développement de la R.A.T. Financés non pas par l’état central, mais par d’autres provinces chinoises. Rassembler tous ces chiffres est une tâche quasi impossible : il existe des statistiques de sources diverses et de différentes instances gouvernementales, et simplement additionner tous ces chiffres ne refléterait pas la réalité.
Toujours est-il qu’en, 1995, le PNB par habitant était encore à peine de 325 euros par an, alors qu’en 2006, il avait grimpé à 1000 euros par an. Pour cette même année, le revenu total de la R.A.T. était de 150 millions d’euros, alors que ses dépenses étaient plus de dix fois supérieures et atteignaient même les 2000 millions d’euros.
Ces recettes minimes par rapport aux dépenses s’expliquent principalement par l’exemption de toute taxe pour les agriculteurs et les éleveurs. L’état central chinois compense les déficits de la R.A.T. en augmentant de 90% le montant qui lui est accordé annuellement.
Le Président Hu Jintao a déclaré récemment que, dorénavant, les subsides alloués à la R.A.T. seraient en priorité dirigés vers des projets agricoles et iraient moins au développement des villes.
Dès lors, le gouvernement de la R.A.T. a demandé d’augmenter le budget de 2009 de 1,5 milliards d’euros, c’est-à-dire de le doubler par rapport à celui de 2008. Ce supplément se répartira d’une part en primes au logement et à la rénovation, et d’autre part, il ira à l’enseignement, aux sciences, à la médecine, à la sécurité alimentaire et à l’écologie du Haut Plateau.
Je ne peux m’empêcher de faire remarquer ici que lorsque le gouvernement central chinois offre au Tibet une aide au développement, les groupes qui, en Occident, soutiennent le « Tibet Libre » parlent de « colonisation culturelle et économique ». Mais supposons que le gouvernement chinois laisse dépérir le Tibet ou le laisse stagner dans un sous-développement, ces mêmes groupes de défense du « Tibet libre » auraient vite fait d’en attribuer la faute à une « négligence coloniale ».
Note : source : Tibet Statistical Yearbook 2008+ CTIC