Le projet : « Habiter confortablement à la campagne »
par Jean-Paul Desimpelaere, le 20 février 2009
Construire une maison de 200 m² dans un village situé à 10 km de Lhassa coûte environ 16.000 euros. Mais une famille moins aisée qui est venue s’installer dans cette région n’a déboursé que 3200 euros, la différence a été versée par les autorités locales. Ceci est un exemple d’une intervention particulièrement généreuse. En moyenne, les familles concernées paient 75 % du coût total de leur maison et les primes couvrent le reste. Ce projet qui s'intitule « Habiter confortablement à la campagne » s’adresse à toute la population rurale de la R.A.T. ; il ne concerne pas les citadins.

Le montant d’une prime à la construction dépend des revenus de la famille. Si les revenus sont faibles, les subsides sont importants. L’intervention moyenne de la part des autorités se chiffre à 6100 euros par ménage (1). Jusqu’en 2007, 114.000 ménages ont ainsi pu profiter de nouveaux logements ou de logements à prix modéré.
Les autorités tibétaines prévoient la construction « assistée » de nouvelles habitations pour 80 % de la population rurale, soit environ 220.000 nouvelles habitations, qui devraient être habitables dès 2010. C’est ce que les autorités appellent le « nouveau socialisme rural ».
Ce projet est certainement plus approprié au développement des campagnes tibétaines que le système de « hyper-socialisme » pratiqué dans les années septante. A cette époque, les autorités parlaient de « collectiviser les yacks », alors que les gens vivaient encore dans des maisons de boue séchée.
Les nouvelles maisons, ou celles récemment rénovées, sont raccordées à l’électricité (parfois, exclusivement via des panneaux solaires), à l’eau, au téléphone (par satellite ou par ligne) et à un réseau d’égouts (2). Ces nouveaux équipements s’arrêtent souvent à la sortie du village, parce que la plupart des routes en R.A.T. ne sont encore que des chemins de terre. Mais aujourd’hui, il est possible de balayer devant sa porte : les grandes demeures villageoises sont accessibles par des chemins en pavés. Il y a à peine dix ans, les fortes pluies creusaient des nids de poules remplis de boue et les terrains entre les maisons n’étaient qu’égouts à ciel ouvert où circulaient joyeusement les cochons.

Notes :
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CTIC 17/01/08 et CTIC 21/7/08
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encore 2,5 milliards de gens dans le monde ne sont pas reliés au égouts, IPS 22/8/08