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Des Mongols au Tibet

par Jean-Paul Desimpelaere, le 30 mars 2012

 

 

Faut-il rappeler au gouvernement du 14ème dalaï-lama que sous la dynastie Yuan (13ème et début du 14ème siècle), le Tibet et la Chine ne faisaient qu’un (les grands khanats) ?

 


Au 13ème siècle, le Qinghai était le lieu de rencontre entre les Tibétains et les Mongols. C’était non seulement un lieu de rencontre, mais c'est aussi au Qinghai qu'eurent lieu les premiers « bras de fer » entre ces deux peules. Les Mongols gagnèrent et soumirent le Tibet. C'est pourquoi le Qinghai compte encore aujourd'hui une population mongole. A l'époque des empoignades, les armées mongoles y amenèrent leurs prisonniers arabes. Ceux-ci ont constitué le noyau des peuplades Hui et Salar du Qinghai actuel.


Le Qinghai regroupe donc plusieurs ethnies. Or selon le gouvernement du 14ème dalaï-lama, l’entièreté de la province chinoise du Qinghai fait partie du « Grand Tibet » et devrait réintégrer le territoire de ce « Grand Tibet ». Cela signifie pour lui que tous les « Chinois » doivent partir.  Mais de qui parle exactement le gouvernement du 14ème dalaï-lama ?


Les Mongols sont désignés comme « peuplade amie » et pourraient rester parce qu’ils sont bouddhistes. Pourtant, ils sont « chinois » depuis plus de sept siècles (depuis la dynastie Yuan). Par contre, les Hui et les Salar, qui sont chinois depuis tout autant de temps, doivent partir... ils sont musulmans. Ceci n’est pas écrit tel quel dans les textes du gouvernement tibétain en exil, mais c'est ce qu'on peut comprendre en filigrane. Toutes les autres ethnies du Qinghai sont cataloguées « colonisateurs chinois », et ce, « depuis la République populaire chinoise ». Pour ces derniers, il est évident qu'ils ne sont pas acceptés dans le « Grand Tibet » du dalaï-lama !

Picknick du dimanche dans un campement mongol aux environs de Golmud au Qinghai (photo JPDes., 2008)
Picknick du dimanche dans un campement mongol aux environs de Golmud au Qinghai (photo JPDes., 2008)

 

Tente dinatoire (photo JPDes. 2008)
Tente dinatoire (photo JPDes. 2008)