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L’étrange « Tibet » de Mme Levenson

par Albert Ettinger, le 28 mars 2016

« Bon nombre d’auteurs mettent l’accent sur le caractère spoliateur de l’annexion du Tibet par la Chine, en affirmant parfois que la démarche chinoise fut animée par le désir d’accéder aux ressources naturelles du Tibet, et par une politique du ‘Lebensraum’. Je considère cela comme une interprétation erronée du conflit sino-tibétain. », dit Tsering Shakya, historien appartenant à la communauté tibétaine en exil (1)

 

Il y a des livres qui ressemblent à de belles bulles de savon : ils miroitent, ils brillent, ils impressionnent le lecteur ; du moins celui qui est assez naïf et crédule pour ne pas voir que, en fin de compte, tout ça n’est que… de l’air.

 

Le petit livre de Claude B. Levenson sur le Tibet (2) est de ceux-là. Il brille, car il est bien écrit, dans un langage littéraire, fluide, élégant même. Mais comme chez les pires démagogues, les mots ne sont pas employés ici pour le sens qu’ils ont, mais pour l’effet qu’ils font. Le raffinement du style ne fait que cacher une approche superficielle, des non-dits, des idées reçues, des affirmations fallacieuses et surtout : un parti-pris et une malhonnêteté intellectuelle qui suintent de toutes parts. L’auteure s’est rendu la tâche facile ; elle se laisse porter par le courant de la pensée dominante (le « mainstream », comme disent les Américains) et se fait l’écho de toutes les balivernes racontées depuis plus d’un demi-siècle par les dirigeants de l’exil tibétain et leurs partisans. (3)

 

Ce qui devrait d’abord frapper le lecteur, même peu averti, c’est que ce livre censé informer sur le Tibet garde un silence retentissant sur la société tibétaine d’avant 1959 – sur sa stratification, sa distribution des richesses et des pouvoirs, ses lois et son système judiciaire, sur les conditions de vie des Tibétains, sur l’économie, sur les sciences et l’éducation. L’ancien Tibet aurait-il été aussi spécial, aussi exceptionnel et unique, au point de n’avoir connu de société que l’on pourrait analyser et décrire avec les outils et concepts de l’historiographie, de la sociologie et de l’économie politique modernes ? 

 

Rien donc, rien du tout sur l’ancienne société tibétaine (et à plus forte raison sur ses tares).

 

En revanche, on trouve de la « géopolitique » à gogo. Non seulement dans le chapitre II, intitulé « Géopolitique du Tibet », où la libération pacifique en 1951 est décriée comme un projet de colonisation, mais déjà dans l’introduction et dans le chapitre I, consacré aux « repères », qui prétend donner un bref aperçu sur l’histoire des relations entre le Tibet et la Chine. Les deux chapitres recèlent chacun une carte, respectivement du « Tibet historique » (4) et du « Tibet dans l’Asie » (5). Ces cartes (dont l’origine n’est pas indiquée !) montrent un Tibet boursoufflé, gigantesque, un Grand Tibet constitué pour une bonne moitié de territoires qui n’ont jamais été sous contrôle tibétain, excepté aux VIIe et VIIIe siècle, il y a quelque 1 200 ans, quand ils furent conquis et occupés par le royaume tibétain des Tubo. Que tout ce territoire, « les quatre provinces principales (Ngari, U-Tsang, Kham et Amdo) » aient été « réunies en paix relative (sic !) » sous la « houlette » du 13ième dalaï-lama et de son « Tibet indépendant » (6) n’est donc qu’un mensonge grossier. (7)

 

Il va sans dire que les cartes de Mme Levenson servent à illustrer non pas l’expansionnisme tibétain, l’actuel ou celui d’antan, mais bien le « colonialisme » chinois. Car selon Mme Levenson, la Chine pratique « une colonisation à bride abattue » non seulement au Tibet proprement dit, mais aussi et surtout dans « ses provinces historiques du Kham et de l’Amdo, administrativement rattachés d’autorité aux provinces chinoises avoisinantes du Yunnan, du Séchouan et du Gansu dès l’annexion militaire de 1950 ». (8)

 

Mme Levenson n’est pas à court d’exemples : « Kermo (Golmud en chinois) » se serait muée, en soixante ans, d’ « un point de rencontre où se croisaient des familles nomades » et où vivaient « quelques Tibétains à l’écart de tout », en une ville « peuplée à 95% de migrants chinois ». Durant « le même laps de temps, Ziling (Xining en chinois, capitale du Qinghai/Amdo) et Lanzhou (1 600 m au Gansu), naguère deux modestes agglomérations tibétaines où vivaient de petites communautés commerçantes chinoises sont respectivement à 90% et 97% chinoises.» (9)

 

Ces « Chinois » sont tous des « colons », comme l’auteure ne manque de le préciser, sans doute à l’attention de ceux qui risqueraient de confondre avec le flux migratoire, en direction du Midi, qui caractérise l’évolution démographique en France métropolitaine depuis des décennies. Elle se garde bien de dire que Golmud ou Xining ne furent jamais des villes tibétaines (le nom de Golmud est d’origine mongole et signifie « rivières »), et que tout le Qinghai a depuis des siècles une population mixte (Han, Hui, Tibétains, Mongols, Salar etc.). L’actuel dalaï-lama y est né, et il raconte dans son autobiographie que son village natal était alors peuplé de Tibétains et de Hans. C’est d’ailleurs le chinois et non pas le tibétain qui fut sa langue maternelle.

 

90%, 95%, 97% de « Chinois » ! C’est quand-même impressionnant, et Mme Levenson affirme que la ville de Lanzhou au Gansu détient le triste record dans cette statistique de l’horreur « colonialiste ». Voyons donc un peu ce qu’une brève recherche sur internet nous apprend sur ce « colonialisme » chinois dans le cas précis de Lanzhou.

 

 

Sur http://www.wikiwand.com/fr/Lanzhou , je lis : « La fondation de la ville date de la dynastie Han, il y a plus de deux mille ans. La ville était surnommée la Ville d'or à l'époque où elle se trouvait sur la Route de la soie. Afin de protéger Lanzhou, la Grande Muraille de Chine fut prolongée jusqu'à Yumen. » Et encore : « Le nom actuel de la ville remonte à 1656, pendant la dynastie Qing. » Ni les Hans ni les Qing n’étaient des dynasties tibétaines, si je ne m’abuse, et ce serait étonnant qu’une « modeste agglomération tibétaine » ait été protégée par la Grande Muraille.

 

Poussant plus loin ma curiosité, je consulte les Wikipédia allemandes et anglaises (10) qui m’apprennent que :

- Lanzhou (Lánzhou Shì) fit déjà partie de l’empire Qin (la Chine unifiée par le premier empereur Qin Shihuangdi) au sixième siècle avant notre ère sous le nom de Jincheng (Ville d’or).

- En l’an 81 avant notre ère, sous la dynastie Han, Lanzhou devint la capitale du district (xiàn) et puis de la préfecture (jùn) Jincheng.

- Au moins depuis le premier millénaire avant notre ère, la ville fut un carrefour important de la route de la soie.

- Sous la dynastie des Sui (581–618), Lanzhou devint la capitale de la préfecture du même nom (lánzhōufǔ) et le restait sous les Tang (618–907).

- En 763, la région fut conquise par le royaume guerrier des Tubo, donc par les Tibétains, mais reprise en 843 par la Chine des Tang. (11)

- Plus tard, la région fut occupée par les Tangoutes, mais reconquise par la dynastie des Song en 1041.

- En 1127, la ville et sa région passèrent sous la dynastie des Jin (1125–1234) ; sous les Ming (1368–1644), elle appartenait à la préfecture Lintao. En 1477, son statut antérieur fut restauré.

- En 1666, Lanzhou devint la capitale de la nouvelle province de Gansu.

 

Voilà donc les faits historiques indéniables. Tout le monde conviendra qu’ils sont on ne peut plus éloignés des fantasmes et des délires antichinois dont Mme Levenson gratifie ses lecteurs. L’exemple de Lanzhou montre à merveille que ce n’est pas le prétendu « colonialisme chinois » qui est débridé, mais bel et bien la propagande dalaïste.

 

Quelle honte pour un éditeur « sérieux », spécialiste du « savoir » bon marché, que ce torchon ! Tout le long de l’exposé de ses élucubrations, Mme Levenson maintient le niveau scientifique dont on vient de prendre toute la mesure.

Quand, en parlant de l’ancien Tibet, elle s’extasie au sujet « d’un peuple fier

et libre » : est-ce qu’elle a seulement pensé aux serfs, aux intouchables ou aux victimes d’une justice moyenâgeuse « égalitaire » au point de diviser la population en neuf castes ?  Ou est-ce que ses recherches auraient montré que « le peuple tibétain » n’était alors composé que d’hommes d’État, d’aristocrates et de « bouddhas vivants » ?

 

Quand elle affirme, sans la moindre preuve, que la Chine « accorde avec bienveillance un statut inférieur » à ses « peuples minoritaires », a-t-elle pensé à comparer le statut, p. ex., de la langue tibétaine en Chine à celui du basque, du catalan, du provençal, du breton, du corse ou de l’alsacien en France ? Les Tibétains sont des citoyens à part entière, à la grande différence, p. ex., des Algériens au temps de l’Algérie française : depuis 1875 et jusqu’en 1947, le « Code de l´indigénat » faisait la distinction entre les « citoyens » pieds noirs et les « sujets » musulmans. Et dire qu’on se voit en France comme « le pays des droits de l’homme ».

 

Quand elle tombe en admiration devant une culture tibétaine qui avait préservé, « jusqu’à sa mise sous tutelle chinoise en 1950, une familiarité rare » avec « l’univers de l’esprit ou des esprits » (sic !), – est-ce qu’elle ne s’est pas rendu compte, en se débarrassant aussi allègrement de l’héritage des Lumières, que l’univers de l’esprit est en fait aussi éloigné de celui des « esprits », des fantômes et des chimères qu’il ne l’est du monde des spiritueux ? En tout cas, l’immersion dans celui-ci pourrait expliquer certaines cogitations de Mme Levenson, par exemple, quand elle demande si le succès international du dalaï-lama n’avait pas déjà été « prophétisé » en 1956 par « l’Oracle de Néchung ». (12)

 

Mais restons sérieux, ce qui n’est pas toujours facile face aux âneries professées par Mme Levenson. Passons rapidement sur l’ « ethnocide mal masqué » qu’elle reproche à la Chine en dépit d’une croissance démographique tibétaine inouïe. Ne nous arrêtons pas non plus outre mesure au « ‘génocide culturel’ programmé », ce fantasme de seconde main tiré des pamphlets de Dharamsala. Le tibétologue Robert Barnett note à son sujet : « Si la culture tibétaine à l’intérieur du Tibet était en train d’être prestement annihilée, comment se fait-il que tant de Tibétains de l’intérieur paraissent malgré tout avoir une vie culturelle plus dynamique – à preuve la centaine de revues littéraires en tibétain – que celle de leurs homologues exilés ? » (13)

Passons encore sur l’affirmation d’une exploitation économique du Tibet que même Françoise Robin classe parmi les « clichés tibétains » en soulignant (sur un ton grincheux, il est vrai) que l’économie tibétaine « connait une croissance à deux chiffres grâce au soutien artificiel (sic !) de l’État chinois – on peut parler d’une économie sous perfusion, alimentée en grande partie par les subsides du gouvernement pour ‘développer’ (sic !) le Tibet, sans lesquels l’économie tibétaine retomberait à un niveau extrêmement bas. » (14)

 

L’argument moins connu que Mme Levenson choisit pour étayer l’ « indépendance » du Tibet sous le 13ième dalaï-lama mérite pourtant qu’on s’y attarde un peu. Il s’agit du « traité d’Ourga » que le Tibet aurait signé « avec la Mongolie », et ce « en 1912 » déjà. (15) Il y aurait donc vraiment eu reconnaissance officielle de l’ « indépendance » tibétaine de la part d’un État souverain – le seul au monde puisque ni ses patrons britanniques, ni l’Inde indépendante, ni les Américains ou autres Occidentaux n’ont jamais voulu reconnaitre l’État proclamé par le « Grand Treizième » ?

 

Une fois encore, un clic et un coup d’œil sur Wikipédia peuvent clarifier les choses. J’y lis que ce traité comportant une reconnaissance réciproque en tant qu’État fut signé non pas « en 1912 », mais « le 2 février 1913 »; que Sir Charles Bell, haut fonctionnaire colonial britannique en charge du Tibet et grand ami du 13ième dalaï-lama, soulignait que ce traité n’avait « jamais été ratifié » ; qu’en plus, le dalaï-lama n’avait « pas donné de mandat à Agvan Dorjiev », le citoyen russe qui l’avait négocié et signé. (16) 

 

De toute façon, le traité de Kyakhta conclu le 25 mai 1915 entre la République de Chine, la Russie et des représentants mongols l’auraient rendu caduc : ce traité accorda l’autonomie à la Mongolie tout en réaffirmant son appartenance à la Chine. (17)

 

Donc, comme l’écrit Wikipédia en citant Barry Sautman, « la Mongolie n'était pas reconnue en tant qu'État en 1913. Elle avait proclamé son indépendance fin 1911 alors que de nombreux territoires et provinces de Chine faisaient sécession à la suite de la chute de la dynastie des Qing. » La Mongolie ne fut reconnue qu’en 1946 par la Russie et la Chine, et seulement en 1987 par les USA. « Le Tibet et la Mongolie en 1913 n'étant pas reconnus comme États par les autres États, le fait pour l'un et l'autre de se reconnaître mutuellement n'a pas plus d'importance que la reconnaissance mutuelle de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie aujourd'hui. »(18)

 

Pour finir, j’en viens à une argumentation qui cette fois-ci non seulement ne tient pas debout, mais tombe carrément dans le ridicule, tant elle laisse apparaître le désarroi de Mme Levenson face à la réalité des faits qui ne colle pas avec sa vision simpliste et manichéenne. Après avoir cité des sources chinoises qui montrent que l’autonomie du Tibet est bien réelle et qu’il a connu un développement extrêmement positif dans beaucoup de domaines, Madame s’exclame : « S’il en est ainsi, on peut effectivement se demander ce que cherche le dalaï-lama et pourquoi les Tibétains soumis à ce régime sont si peu reconnaissants ! » (19)

 

Ce sont des questions pertinentes qu’il aurait fallu poser dès le début. Madame les a malheureusement considérées comme purement rhétoriques et ne s’est pas donné la peine d’en chercher les réponses. Pour ce qui est des visées du dalaï-lama, une réponse se trouve pourtant, à peine voilée, dans les cartes du Grand Tibet contenues dans le livre de poche même dont nous parlons.

En complément, Madame aurait pu consulter les archives américaines et les publications d’anciens responsables de la CIA. Pour ce qui est « des Tibétains » mécontents, elle aurait pu se rendre compte que la majorité des Tibétains ne sont ni des exilés, ni des moines, ni des fanatiques religieux, ni des casseurs, et que le « mécontentement » qui attire autant l’attention de nos médias est très bien orchestré de l’extérieur. En outre, elle aurait pu se demander si « les Français », ses concitoyens, ne sont pas plus mécontents de leur classe gouvernante que ne le sont « les Tibétains ».

Je me rappelle qu’en 2008, les émeutes de Lhassa (magasins et voitures incendiés, passants sauvagement agressés) ont fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, en France, les violences urbaines sont légion au point qu’on en arrive à les considérer comme « normales », comme si elles faisaient partie du folklore.

Ainsi, en 2005 », plus de « 28 000 véhicules ont été incendiés » (les chiffres officiels indiquent 9 193 rien que pour la période du 27 octobre au 17 novembre !); lors des élections présidentielles de 2007, le premier tour a été marqué par une soixantaine de véhicules brûlés dans Paris et des attaques contre les forces de l'ordre. Avant même les résultats du second tour, une trentaine de voitures ont brûlé à Paris ; ensuite, des incidents ont été relevés e. a. « à Paris, à Bordeaux, à Lille sur la place centrale, à Clermont-Ferrand, à Toulouse, à Nantes, à Lyon, à la Courneuve, à Dugny, à Rennes, à Strasbourg et à Brest ». Selon les chiffres officiels, « 367 voitures » ont été brûlées de même que des locaux, parmi lesquels « une permanence de l'UMP. » En novembre de la même année ont lieu des émeutes à Villiers-le-Bel, avec une centaine de policiers et de pompiers blessés. En juillet 2009, des émeutes éclatent à Saint-Étienne, en 2010 à Grenoble, en 2013 à Trappes. En 2015, « les Français » (?!) célèbrent leur fête nationale par l’attaque de 17 gendarmeries et commissariats et 700 voitures incendiées. 603 personnes sont placées en garde à vue. (20)

 

Je ne me souviens pourtant pas d’avoir lu, de la part des États-Unis, de l’UE ou des nombreuses « ONG » financées par Washington, des appels au changement de régime en France.

 

Notes

  1. Tsering Shakya, The Dragon in the Land of Snows, A History of Modern Tibet Since 1947, London, 1999, p. 92 (traduit par moi-même)

  2. Claude B. Levenson, Le Tibet, Paris, puf, 2008, (collection « Que sais-je ?), 2ième édition mise à jour (128 pages)

  3. Sans états d’âme, l’auteure n’indique pratiquement que des sources dalaïstes. Les grands noms des tibétologues américains manquent dans sa bibliographie. Y figurent surtout, à côté du dalaï-lama en personne, les pamphlets haineux de fanatiques comme Donnet ou Arpi, le témoignage d’un agent britannique comme Robert Ford, des produits de propagande éhontée que sont les diverses publications de la ICT (la « Campagne internationale pour le Tibet » menée depuis Washington) ou de la CIJ (l’organisation des juristes anticommunistes fondée dans les années 50 par la CIA).

  4. Levenson, op. cit., p. 11

  5. ibid., p. 41

  6. ibid., p. 33

  7. « Thoubten Gyamtso n’a pas pu restaurer le Grand Tibet impérial », selon Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, éd. Fayard, 1997, p. 294

  8. Levenson, op. cit., p. 10-11 - Ce que Mme Levenson appelle « annexion militaire » est en fait la victoire, dans ces provinces chinoises, de l’Armée Populaire de Libération sur les forces du Guomindang. Autant alors appeler toute la Chine « occupée militairement par les communistes ». Taipeh et le Pentagone s’en réjouiraient.

  9. Levenson, op. cit., p. 80

  10. https://de.wikipedia.org/wiki/Lanzhou et https://en.wikipedia.org/wiki/Lanzhou

  11. Ce serait donc plutôt la population tibétaine du Gansu qui descend de conquérants et de « colonisateurs » tibétains. Au vu des faits historiques, on ne peut qu’admirer l’imagination de Mme Levenson. Selon la même logique saugrenue, les Allemands pourraient réclamer Rome et toute l’Italie (occupée jadis par les Vandales, les Wisigoths et autres peuples germaniques), et la Macédoine pourrait faire valoir des droits sur l’Iran et le Nord de l’Inde en mémoire des conquêtes d’Alexandre.

  12. Levenson, op. cit., p. 93

  13. Thunder for Tibet, compte rendu du livre de Pico Iyer, The Open Road : The Global Journey of the Fourteenth Dalai Lama, Knopf, in “The New York Review of Books”, vol. 55, number 9, May 29, 2008

  14. Françoise Robin, Clichés tibétains, idées reçues sur le Toit du monde, éd. Le Cavalier Bleu, p. 65

  15. Levenson, op. cit., p. 25

  16. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d'amiti%C3%A9_et_d'alliance_entre_le_Gouvernement_de_Mongolie_et_le_Tibet et https://de.wikipedia.org/wiki/Freundschafts-_und_B%C3%BCndnisvertrag_zwischen_der_Mongolei_und_Tibet

  17. https://de.wikipedia.org/wiki/Freundschafts-_und_B%C3%BCndnisvertrag_zwischen_der_Mongolei_und_Tibet et https://de.wikipedia.org/wiki/Vertrag_von_Kjachta_%281915%29

  18. https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d'amiti%C3%A9_et_d'alliance_entre_le_Gouvernement_de_Mongolie_et_le_Tibet

  19. Levenson, op. cit., p. 106

  20. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_urbaines_fran%C3%A7aises#Ann.C3.A9es_2000 et https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_de_2005_dans_les_banlieues_fran%C3%A7aises#Bilan