Imprimer

La famille Soros et la langue tibétaine

par Jean-Paul Desimpelaere, le 4 mars 2011

Cette fois, il ne s'agit pas de Georges Soros, le multimilliardaire Hongaro-Américain, mais de sa fille, Andrea Soros. Elle est à l'initiative de nombreux projets d’aide au développement dans les régions chinoises habitées par des Tibétains. Et ceci, « honorablement »: aucune interférence politique !... si ce n'est indirectement.

 

Depuis 1993, sa « Trace Foundation » sponsorise principalement des projets d’enseignement pour les Tibétains dans la province du Qinghai. En coopération avec les autorités locales, sa fondation promeut la publication de livres pour la jeunesse et des manuels scolaires concernant surtout les sciences modernes comme la physique, les mathématiques, la technologie informatique, etc., le tout en langue tibétaine. Elle fait du bon boulot. Son ONG, « Trace Foundation », a des bureaux à Xining (Qinghai), à Lhassa (Tibet) et à Chengdu (Sichuan).
Depuis 1993, Trace Foundation sponsorise des projets dans ces trois provinces, ainsi qu'au Yunnan et au Gansu. Les dix premières années, Trace Foundation octroyait des subsides aux projets locaux, mais depuis 2004, la Trace Foundation s'est tournée vers l’enseignement secondaire et supérieur non universitaire. L'ONG attribue des bourses à des jeunes diplômés en vue de se spécialiser, et au personnel enseignant pour produire des manuels et développer de nouveaux moyens éducatifs (vidéos, matériel technique et informatique) en langue tibétaine. De nouveaux mots doivent être inventés, rattrapant ainsi le vocabulaire chinois qui lui-même s'est adapté rapidement à la nouvelle « logorrhée » des technologies de pointe.
La Trace Foundation participe directement à ces projets, par exemple, de 2005 à 2010, elle a subventionné quelques 3000 bourses. Le prix : 10 millions de dollars dont 5,3 million ont été avancé par Trace Foundation. Le reste provenait des autorités locales. Vingt-sept instituts tibétains, distribués dans les provinces précitées, sont impliqués dans le projet. D’autres projets concernent des subsides pour former des professeurs tibétains envoyés dans l’enseignement secondaire et supérieur.
Andrea Soros débourse annuellement, un total de 6 millions de dollars US (dernier chiffre publié en 2007) pour l’aide au développement en régions habitées par des Tibétains. A cela s’ajoutent le coût des opérations, le siège principal à New York, les permanences en Chine, etc. Mais Andrea n’a pas la vie facile : aux États-Unis, elle est accusée par la gauche d’être un « running dog » du CIA, et par la droite « d’aider la Chine ». Ce n'est pour rien que son site internet et ses déclarations publiques évitent soigneusement toute interférence dans la politique chinoise. Dans les faits, elle soutient la culture tibétaine de concert avec les autorités locales, bien que les millions proviennent probablement de l’argent de poche de « papa Soros ». Pour lui, ce ne sont que des miettes. Or on se souvient combien George Soros déboursait de grosses sommes quand il s'agissait de soutenir des mouvements en Europe de l’Est qui œuvraient pour faire basculer l’Est à l’Ouest ; il ne s'en cachait pas. Papa Soros pense sans doute : « ma fille s’est implantée durablement en Chine, depuis 20 ans déjà, ça ne peut pas être une mauvaise chose ».
En effet, Andrea Soros n’est pas uniquement impliquée dans la défense de la culture tibétaine avec sa « Trace Foundation ». Parallèlement, elle a aussi créé une « Tsadra Foundation ». Celle-ci attribue des bourses aux Européens et aux Américains qui souhaitent étudier et se perfectionner dans le bouddhisme tibétain. Là, il y a de fortes chances pour que les bénéficiaires soient des activistes politiques qui soutiennent l’indépendance du Tibet. Un pied en Chine main dans la main avec les autorités locales, l'autre pied aux États-Unis main dans la main avec les dalaïstes... Andrea Soros est encore connue au « Rockefeller Foundation ». Les Rockefellers aux Etats-Unis, ce sont des places en vue dans les plus hautes sphères politiques et financières, très controversées et très peu démocratiques. André y gère une troisième fondation, l’« Acumen Fund ». Cette dernière « investit » dans des mini-projets au Tiers Monde... hé oui, le développement et la rentabilité font parfois bon ménage ! Décidément, Andréa déborde d'inventivité.