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Namgyal Wangdrak : l’ancien remis au goût du jour, le pinceau à la main

par Elisabeth Martens, le 29 juillet 2015

 

Namgyal Wangdrak, à l’origine institeur dans le comté de Zanda (préfecture de Ngari), est devenu maître en langue classique tibétaine et calligraphe de renom.

 

Lorsqu’il enseignait à l’école primaire de Haicheng, Namgyal Wangdrak a développé ses propres méthodes pour populariser la langue classique tibétaine et en faire la langue de communication entre ses élèves. Il a ainsi contribuer à la diffusion de cette langue, ainsi qu'à la protection des régles de politesse et de l’étiquette traditionnelles tibétaines.

 

L’école primaire de Haicheng a adopté les méthodes de Namgyal Wangdrak et actuellement, tous les cours, qu’ils soient en tibétains ou en mandarin, sont donnés en langue classique, ce qui donne à l'école un renom particulier.

 

"Ce qui me rend le plus heureux, dit joyeusement Namgyal Wangdrak, ce n’est pas seulement le fait que les élèves utilisent la langue classique pendant les cours, mais surtout qu’ils pratiquent les règles de politesse en dehors de la salle de classe. En plus, ils utilisent souvent la langue classique entre eux et, grâce à leur influence, les chefs de famille gagnent eux aussi en érudition "

 

Namgyal Wangdrak est né en 1972 dans le village de Pusum, dans le comté de Nyêmo de la munipalité de Lhassa. Le village de Pusum a une longue histoire, il est connu sous le nom de « village des gravures ». La gravure de Pusum est un savoir-faire transmis par les villageois de génération en génération et est aujourd’hui considérée comme un patrimoine culturel immatériel de la Région autonome du Tibet.

 

« Parce que Pusum est le village des gravures, les enfants dès leur plus jeune âge saisissent leur pinceau en bambou, le trempent dans l’encre et s’entraînent à écrire en tibétain sur des planches en bois dans la cour de leur maison. Je ne fus pas une exception à la règle, j’ai moi aussi commencé la calligraphie en tibétain dès l’âge de six ans », dit Namgyal Wangdrak en se remémorant son enfance.

Tous les jours, il s’entraînait à la calligraphie tibétaine sous la supervision de son oncle ou de son grand frère.

 

Après avoir pratiqué la calligraphie tibétaine de nombreuses années, il a créé son propre style, en se basant sur ses perceptions personnelles. Ses calligraphies ont reçu maintes distinctions, dans la région et en dehors, ce qui ne l'empêche pas de s'entraîner encore quotidiennement à écrire au minimum dix pages.

Tous les jours, on vient frapper à sa porte dans l'espoir de recevoir une calligraphie de ses mains. Une autre raison de la notoriété de Namgyal Wangdrak est qu’il est à l'origine des sentences parallèles du nouvel an. S'inspirant des sentences parallèles en mandarin, il en a créé en tibétain. Cette combinaison entre culture chinoise et tibétaine a fait des sentences parallèles en tibétain les « coqueluches » du marché de fournitures du nouvel an. Les citadins sont de plus en plus nombreux à acheter des sentences parallèles en tibétain pour les accrocher à leur porte d'entrée ou les offrir à leur famille et leurs amis.

 

Devenu calligraphe de renommée au Tibet, Namgyal Wangdrak est aujourd’hui membre de l’association de calligraphie tibétaine.